Une entreprise mayennaise a mis au point, après 10 ans de recherche et développement, un casque de réalité virtuelle pour permettre aux patients à l’hôpital d’oublier la douleur pendant une opération, en se plongeant dans un monde virtuel immersif en 3D, une alternative à la prise de médicaments.
Atteinte d’un cancer du sein, Patricia entame sa chimiothérapie par un drôle de voyage. Un monde virtuel et sonore en 3 dimensions pour s’extraire de la salle d’opération.
L’équipe médicale va poser un petit boitier sous la peau de Patricia. Une intervention sous anesthésie locale mais sans aucune prise de médicaments. A la place, seulement le casque virtuel et aucun effet secondaire.
"L'intérêt du casque c'est que ça remplace la sédation, ça permet une anesthésie locale, explique le Dr Nicolas Paillocher, chirurgien-oncologue à la clinique de l'Anjou, à Angers, le patient n'est pas à jeûn, arrive debout, repart debout et repart très rapidement de la structure hospitalière".
Un casque virtuel né du vécu de sa créatrice
Un dispositif de réalité virtuelle, conçu par une cheffe d’entreprise à Laval, après 10 ans de recherche et développement.
"Comme il n'y a pas de langage, comme c'est assez naÏf, tous les patients, peu importe leur âge, peu importe leur compréhension du langage, peuvent être immergés dans Bliss pendant leurs traitements et leurs soins douloureux", explique Mélanie Péron, présidente de l'Effet Papillon
Reconnu pour son efficacité, par une étude avec le plus haut niveau de preuve clinique, le casque virtuel de Mélanie est né à partir de son propre vécu.
"Le déclencheur c'est quand mon compagnon est tombé malade d'une leucémie aigüe en 2007 et qu'il était suivi à l'hôpital d'Angers, raconte Mélanie, c'est là que j'ai pris conscience de tout le parcours compliqué et douloureux d'un patient gravement malade et que je me suis fortement intéressée à tout ce qui pouvait réduire la douleur".
"En 2009, j'ai vu le film Avatar qui a un peu changé ma vie, poursuit Mélanie, parce que, quand je suis sortie de là, je me suis dit que c'est exactement ce qu'il faudrait faire, créer un environnement virtuel, imaginaire, qui puisse, pendant un instant, permettre d'oublier la maladie, les traitements, l'hospitalisation".
"Je me suis accrochée aux images, au son"
De retour au bloc. Le cathéter est glissé dans une veine à l’entrée du cœur de Patricia.
Après 40 minutes d’intervention, la patiente revient dans le monde réel.
Heureusement qu'il y avait le casque
Patriciapatiente opérée sous casque virtuel
"Je suis assez craintive et je m'évanouis facilement, reconnait Patricia, le casque m'a aidée à m'évader. Je me suis accrochée aux images, au son".
"Quand les patients vous disent, j'ai eu ce soin et je n'ai pas eu mal, et les soignants qui disent, d'habitude c'était compliqué de faire ce soin et là le patient n'a pas eu mal, c'est vraiment la plus belle des récompenses pour nous"
Le casque créé par Mélanie est aujourd’hui utilisé aujourd’hui dans plus de 80 établissements de santé en France.
Son efficacité thérapeutique est validée en étude clinique randomisée multicentrique, le plus haut niveau de preuve clinique.