C’était un projet très attendu à l’hôpital de Laval : la création d’un internat pour attirer les futurs médecins. Inauguré début novembre, ce nouveau campus santé héberge une cinquantaine d’internes en médecine. Une valeur ajoutée pour inciter les étudiants à s'installer en Mayenne, une fois leurs études terminées.
C'était devenu une urgence... presque vitale. Depuis le 1er novembre, l'hôpital de Laval a ouvert un internat pour accueillir les étudiants, le temps d'effectuer leur stage, d'une durée de six mois.
Implanté au sein même de l'hospice Saint-Louis, édifié au 17e siècle, il accueille aujourd'hui 47 étudiants en médecine, rattachés au CHU d'Angers.
"Ça faisait huit ans que l'hôpital n'avait plus d'internat et c’était devenu une priorité pour attirer les internes et leur donner envie de s'installer dans le département de la Mayenne, le troisième désert médical de France", explique le Dr Bruno Berdin, président de la Commission médicale du groupement hospitalier de la Mayenne.
L’objectif, c’est d'offrir des conditions d'hébergement optimales pour attirer les internes en Mayenne et leur donner envie de s'y installer
Bruno BerdinPrésident de la Commission Médicale de Groupement
Jusqu'à présent, les logements des internes n'étaient pas regroupés au même endroit et l’affectation à l’hôpital de Laval était plus un choix par défaut. "Il y avait des logements sur le site de l'hôpital qui étaient un peu vétustes, et des appartements que nous louions en ville", ajoute Bruno Berdin.
Des logements dispatchés, où les étudiants se retrouvaient isolés... pas de quoi leur donner envie de revenir sur leur lieu d'internat pour s'y installer ! "Aujourd'hui, avec l'ouverture de ce campus, l'hôpital de Laval est en train de remonter dans l'estime des futurs médecins".
Des internes chouchoutés
Chambres neuves et meublées, espaces détentes avec télévision et baby-foot, salle de sport, réfectoire, voitures et vélos électriques mis à disposition, autant dire que tout est fait pour accueillir au mieux ces futurs médecins, et faire de ce lieu d'hébergement, un véritable lieu de vie.
Faire un stage dans un hôpital doté d'un internat, ça fait toute la différence. Déjà, c'est plus simple, c'est plus convivial et ça donne envie de s'investir encore plus
Aubin Backy-SanghaInterne en médecine
Pour Aubin, qui vient de commencer son internat aux urgences, le choix de l’hôpital de Laval est pleinement lié à ce dispositif.
"Le fait de vivre avec d’autres étudiants, ça crée une bonne ambiance, ce qui permet de mieux vivre son internat, estime ce Nantais de 25 ans, et l’autre avantage, c’est que le bâtiment est juste à côté de l’hôpital et quand on a une pause, on peut retourner dans notre chambre, pour se reposer ou faire du sport !".
"Une pépinière de santé"
La construction de cet internat n’est que la première pierre d’un projet ambitieux : la création d’un campus santé. "L’idée, c’est de proposer, dans un seul et même endroit, un lieu d’hébergement, de formation, de pratique, d’enseignement, détaille Bruno Berdin, une interface homogène entre la pédagogie et la pratique".
À terme, ce campus santé devrait également accueillir des représentants de l’ARS où du Conseil de l’Ordre des médecins, qui auront un pied-à-terre au sein du campus, où ils pourront rencontrer et échanger directement avec les différents professionnels de santé.
Le but de ce campus, c’est de créer une pépinière de santé avec un lieu de formation, d’hébergement, d’enseignement et de pratique
Bruno BerdinPrésident de la Commission Médicale de Groupement
Dès septembre prochain, une salle de cours accueillera des élèves en première année de médecine. Côté internat, d’autres logements sont en train d’être rénovés et d'ici à deux ans, 80 internes pourront y être hébergés.
"L’objectif, c’est vraiment de proposer un lieu attractif, qui donne envie aux internes et aux jeunes médecins, de s’installer dans le département. Et on fait tout pour !", confie le président de la Commission médicale du GHT de la Mayenne.
Et c’est plutôt bien parti. Deux mois après son ouverture, l’internat fait déjà parler de lui sur les réseaux sociaux. Et comme Aubin, les futurs médecins ne regrettent pas leur choix et pensent déjà à réaliser d’autres stages à l’hôpital de Laval.
"Finalement, je me plais vraiment bien à Laval, il y a un cadre de vie très sympa et à taille humaine, c’est l’idéal !", conclut Aubin, qui a toujours voulu être «"médecin de campagne pour être au plus proche des gens", autant dire qu’il est bien tombé !
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