Pour aller d'un point A à un point B : rien ne vaut une bonne ligne droite. C'est cette règle qui servira pour une cinquantaine de vaches mayennaises afin de se rendre dans un champ où l'herbe est encore verte et situé à 4 km de leur étable. Il leur faudra juste passer par la ville de Mayenne.
Dans quelques jours vous aurez peut être la chance… d’être bloqué à un rond-point dans la ville de Mayenne.
"Pas plus de 5 mn montre en main " nous rassure Matthieu Virfolet, agriculteur.
De quoi observer un sympathique spectacle plutôt inhabituel.
Un troupeau d’une cinquantaine de vaches devrait en effet traverser une partie de la ville.
Jersiaise, Normande, Prim’Holstein, Simmental… De bonnes vaches laitières qui rallieront un champ d’herbage.
"Oui une sorte de transhumance" précise Matthieu, initiateur de l’opération, installé sur la commune depuis 10 ans.
Un acte éco-responsable
C’est que la sécheresse qui a sévi il y a quelques semaines l’oblige à trouver de l’herbe pour ses vaches.
Et le paysan bio trouve illogique de faire venir d’assez loin du fourrage ou encore de devoir transporter ses bêtes par bétaillère.
"Un transport qui coûterait environ 500 euros. Et pas très bon d’un point de vue éco-responsable" poursuit Matthieu Virfolet.
Alors lui et quelques amis vont donc prendre en charge le troupeau, qui devra emprunter 2 kilomètres de voie verte et 2 kilomètres de bitume intra muros dont 4 ronds-points.
Et puis Matthieu passionné et militant n’est pas mécontent de sa future opération qui rendra sa profession visible auprès de la population.
"Je crois au relationnel. J’en ai marre d’entendre le mot agribashing. La marche qui devrait durer 1 heure 30 nous permettra de rencontrer les gens et notamment les enfants", dit-il.
Il a même préparé une salle de traite mobile qu’il installera sur ce champ qui lui appartient, devenu nouveau site d’accueil de son cheptel.
Convoi exceptionnel
Et puis tout sera fait dans les règles. Accompagnement de ce convoi exceptionnel, gilets fluo, sécurisation en ville...
"Je vais faire un courrier à la mairie pour leur demander l’autorisation. J’espère que la réponse sera positive", raconte l'agriculteur.
On l’espère aussi : une bonne action pour la facture énergétique, une opération de communication atypique et un véritable happening rural.
Certains artistes contemporains n’auraient pas trouvé mieux.