Direction Bouquetot dans l'Eure près de Bourg-Achard, à la découverte de la Ferme de la mare des Rufaux. En couple à la ville comme aux champs, Edouard Stalin et Louise Deffontaine ont fait des variétés anciennes, rares ou locales leur marque de fabrique. Des légumes et des fruits bio qui ont trouvé leur place sur les grandes tables de la région.
À la belle saison, c'est une mélodie qu'Edouard et Louise jouent plusieurs fois par semaine : celle de la récolte. Et ce jour-là, on parle des céleris-raves.
Louise Deffontaine précise. "La récolte, c'est toujours le meilleur moment pour un producteur. Cette année, ils sont vraiment beaux. Notre objectif, c'est de fournir aussi bien des gens en local que des restaurateurs ou même des associations. C'est vraiment plaisant."
Le choix du bio
Ancien animateur nature pour une collectivité locale, Edouard s'est lancé dans le maraîchage bio sur un ancien champ de blé à Bouquetot, dans l'Eure.
Le normand y a planté près de 200 arbres, des pommiers essentiellement, pour leurs fruits et ce qu'ils apportent au sol.
Les arbres vont régénérer le sol à leur manière. Ils nous apportent des brouettes de compost naturel qui tombent naturellement. Et ils ont deux tiers de leurs racines qu'on appelle des poils absorbants. Ils vont mourir chaque année dans le sol, se faire digérer par des champignons puis des bactéries, ce qui va libérer des éléments.
Edouard Stalin, maraîcher
Les feuilles mortes, mais aussi ces plants de moutarde ou cette paille, autant d'engrais naturels transformés par les micro-organismes contenus dans le sol. Ici, le maraîchage sur sol vivant permet de ne pas utiliser d'engrais chimique.
"Une chance inouïe"
Et sur les étals de leur magasin à la ferme, ce choix séduit. "On aime l'ambiance, la fraîcheur des produits et puis c'est la saison des courges donc on découvre des spécimens de toutes sortes", explique une cliente.
Le goût des variétés anciennes, rares ou locales c'est la marque de fabrique de la Ferme des Rufaux. Édouard et Louise ont choisi leur modèle, sans dénigrer celui des autres. Une recette qui leur sourit.
On a fait le choix d'avoir peu d'investissements donc tout est éco-construit. On réduit les investissements mécaniques au maximum pour avoir une meilleure rentabilité.
Edouard Stalin, maraîcher
Une rentabilité assurée notamment par la vente à la ferme deux fois par semaine. Deux clients nous interpellent et nous montrent leurs trouvailles du jour. "Regardez, on a un peu de tout. Des betteraves, des choux-fleurs, des haricots et des tomates. On est très contents d'avoir cette ferme près de chez nous. C'est une chance inouïe."
Édouard reprend la main et distille des conseils et des produits de saison qui séduisent également les restaurateurs inspirés par les couleurs de ces radis red meet ou de ces betteraves de détroit Bolivar.