Anthony Geslin et Franck Renier : 10 Tours de France à eux deux. Ils ont répondu à l'invitation de l'école élémentaire de Houssay, entre Laval et Château-Gontier. 22 élèves se passionnent pour le Tour depuis plusieurs mois. Les questions n'ont pas manqué.
9 heures jeudi matin.
Ils sont bien au rendez-vous.
Anthony Geslin, ancien Normand mais vivant à Château-Gontier depuis 2004 et Franck Renier "100% Mayennais" précise-t-il d’emblée aux 22 garçons et filles.
C’est que la classe de CM1-CM2 de la petite ville de Houssay dans le sud Mayenne, prépare depuis plusieurs mois déjà la venue du Tour de France dans le département. Un véritable projet pédagogique avec de nombreuse matières abordées axées autour du Tour.
Alors quoi de mieux que de rencontrer d’anciens pros.
Pour Franck Renier, c’est 4 Tours de France, 3 Tours d’Espagne et 2 Tours d’Italie. Pour ne parler que des plus grandes épreuves.
Anthony Geslin, lui, compte 6 Tours de France et 3 Tours d’Espagne. Mais il est aussi médaillé de bronze aux championnats du monde sur route.
Et après quelques minutes d’intimidation pour les enfants, les questions, préparées en classe auparavant, fusent…
Parfois très techniques…
"Vous êtes plutôt grimpeurs ou sprinteurs ?"
Les deux hommes qui se connaissent bien, et qui ont parfois couru ensemble sont unanimes, "on est un peu pareils, on est des sprinteurs. La montage et la grimpette ce n’est pas trop notre truc. D’ailleurs dans les courses que l’on a fait, en dehors du Tour, on aimait bien la Belgique."
Autre question, sur les records de vitesse cette fois.
"J’ai fait 112 km/h. ! annonce Anthony Geslin , c’était dans une grande descente aux Emirats Arabes Unis. Inutile de vous dire que vous êtes concentré et vous regardez bien devant vous s’il y a un caillou."
Après l’effort, le réconfort
"Pour revenir au Tour : est-ce que c’est épuisant ?"
"Oui bien sûr mais quand tu es coureur cycliste c’est ton métier, explique Franck Renier, et puis le soir il y a la douche, les massages pendant 1 heure… Tu es content d’avoir fait des efforts."
"Quelle est votre meilleur étape ?"
"En 2002 je termine à la 4ème place l’étape Saint-Martin-de-Landelles/Plouay. Mais il y a eu quelques erreurs de commises, précise Franck Renier, j'aurai dû la remporter. Je suis vraiment passé à côté. De très peu."
"Moi c’est en 2003. Nevers-Lyon avant l’arrivée à Lyon : sur les 230 kilomètres, j’ai fait 200 kilomètres d’échappée. Beau souvenir", renchérit Anthony Geslin.
Le Tour de France : une expérience unique
"Est-ce un plaisir de faire le Tour de France ? "
"Oui bien sûr. Vous savez il y a environ 150 pros en France. Seulement 30 ou 40 peuvent le faire, raconte Franck Renier aux enfants, alors quand on y est c’est vraiment super. Quel que soit le résultat. Il n’y a pas de surprise, on sait qu’on ne le gagnera pas. Ca c'est réservé à très peu de champions, désignés par leurs équipes. Mais c’est une vraie joie de participer à cette épreuve qui est une grande fête populaire, avec le public, en France. C’est un évènement incomparable, une expérience unique."
Justement, le public. Les enfants se posent une question fondamentale. Est-ce qu’on peut crier quand passent les coureurs pour les encourager ?
Ouf, la réponse est oui. "le 30 juin vous aurez l'autorisation de crier " leur annonce Loïc Faverais, le directeur de l'école, dans un murmure de satisfaction.
Anthony Geslin rajoute "quand vous êtes dans une cote ça aide à ne plus voir la difficulté". Et Franck Renier de préciser "vous pourrez apporter vos casseroles…"
Avant de se quitter les petits Mayennais ont pu disputer une course de lenteur avec les deux intervenants. Histoire de sortir les vélos.
Encore quelques jours, et les jeunes fans de cyclisme qui ont déjà réalisé des promenades avec leurs engins et des apprentissages à la mécanique se rendront à Laval.
Le 30 juin prochain, en effet, direction la ville préfecture de la Mayenne, puis Changé et quelques villages alentour pour rallier le circuit du Tour de France. Avant d’assister au contre-la-montre..
Retour ensuite, toujours en vélo, principalement sur le chemin de halage.
Soit 45 km dans la journée. Pas mal.
Et comme l’a confirmé Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France à leur directeur : ils auront même la chance d’accéder à la salle de presse.
Bonne nouvelle. On leur demandera leurs premiers commentaires.