Alors que Jean Castex vient d’annoncer le non report des élections départementales et régionales, en Mayenne les maires adhérents à l’AMRF se disent inquiets quant à la tenue de ces scrutins. L'occasion de découvrir cette association.
Encore un acronyme, habitude sémantique bien française.
Nous adorons les contractions, les abrégés, les sigles. CQFD.
Mais qu’est-ce que l’AMRF ?
Une association plutôt méconnue. Il s’agit de l’Association des maires ruraux de France. C’est-à-dire des villes de moins de 3 500 habitants.
Une entité il faut bien l’avouer fort discrète. Pourtant utile, pourtant efficace.
Mais souvent loin des préoccupations médiatiques.
Car si l’on connait (un peu) l’Association des maires de France, (AMF) à ne pas confondre avec l’Autorité des Marchés Financiers, on aurait du mal à trouver dans la rue un administré vous détaillant les actions de cette AMRF.
Elle regroupe en France 10 000 maires autour d’un réseau qui en résumé aide ses adhérents (dépannage juridique, technique, entraide entre élus…) et surtout qui défend la ruralité. Pas une mince affaire dans un contexte qui voit chaque jour des petits commerces ou des administrations baisser leur rideau dans les campagnes.
C’est donc en Mayenne, Richard Chamaret, un président un peu agacé qui vient de faire une lettre ouverte au nouveau Préfet Xavier Lefort à propos de ces futures élections des 20 et 27 juin 2021.
Le problème n’est plus la date mais les impératifs sanitaires
On sait que le sujet divise, alors qu’une consultation nationale vient de révéler que 56% des maires du pays s’étaient opposés à un report des scrutins.
Ce que précise Richard Chamaret, en substance maire de Méral (1084 habitants), c’est que les maires n’ont pas à se positionner sur un calendrier électoral (affaire réglée depuis la décision du Premier ministre) mais surtout que les conditions drastiques qu’imposeront la covid-19 représenteront un obstacle particulièrement important pour les petites collectivités.
Extrait du courrier du président de l’AMRM (Association des maires ruraux de la Mayenne) Richard Chamaret :
" En période non contrainte par une pandémie, il est déjà très difficile, dans nos communes rurales, de motiver suffisamment de personnes pour tenir un bureau de vote. Cette difficulté est multipliée quand il y a deux scrutins en même temps. Mais quand, en plus, ces scrutins arrivent après 15 mois de restrictions sanitaires et autres confinements, mobiliser des assesseurs sera très difficile lors des beaux dimanches de juin. Et si en plus, les assesseurs doivent être vaccinés puis testés 48 heures avant le scrutin, cela devient impossible."
Le maire de Méral persiste et signe
Un avis que nous confirme Richard Chamaret joint par téléphone, "si les préconisations à suivre sont les recommandations du Conseil Sanitaire c’est inacceptable car impossible à mettre en œuvre dans nos communes rurales."
Mais en plus de la thématique, le premier magistrat de Méral en profite pour souligner un certain manque de réciprocité dans ses relations épistolaires avec la Préfecture…
"J'ajouterai que pour l'instant vos services ne nous ont pas répondu, à moi et mes collègues maires de la Mayenne, sur les possibilités de déplacer les bureaux de votes dans des lieux disposant de plus d'espace que les bureaux de vote listés dans l'arrêté préfectoral. Je vous remercie donc, M le Préfet, dans tous les cas envisagés par M le Premier Ministre sur la tenue de ces scrutins, de bien vouloir nous répondre rapidement sur ce point."
Pour toutes ces communes il faudra donc trouver des solutions, faire preuve de beaucoup d’agilité pour que les 2 journées de cette "double élection" soient réalisables dans les meilleures conditions. La période est décidément compliquée.