A Bierné -les-Villages, le gérant d'une supérette a arrondi tous ses prix. Tout se termine désormais par 0 ou 5. Et sans augmentation promet-il...
Terminés les comptes d’épicier pour le petit épicier. A la tête de son établissement "Viveco" à Bierné-les-Villages, 1252 habitants, dans le sud Mayenne, Hugo Mocques créé la révolution.
Depuis hier il a supprimé les prix qui faisaient apparaitre quelques petits centimes. Objectif : ne plus se servir des piécettes de 1 et 2 centimes. Désormais tout sera arrondi à 0 ou 5.
Plus besoin d’avoir dans ses poches cette petite ferraille (en acier recouvert de cuivre) et lui-même n’en aura plus en caisse.
"D’ailleurs" précise-t-il "les banques n’en fournissent plus, il faut les commander une semaine à l’avance."
Pour Jean-Claude un fidèle client sénior :"C’est parfait ! Bonne idée. Déjà j’avais eu la misère avec le passage à l’euro, alors…"
Hugo lui, invoque plusieurs raisons. Le temps perdu, les personnes âgées qui ont du mal à repérer dans leur vieux portemonnaie en skaï imitation cuir, ces très petites pièces. Sans oublier un motif plutôt inattendu :"J’ai vu dans un reportage que la fabrication de ces centimes coûtait très cher à l’Europe. Alors autant s’en passer et si je montre l’exemple, j’espère que d’autres suivront."
Et c’est vrai que la Finlande, l’Irlande et la Belgique les ont déjà abandonnées. Suivant ainsi un sondage commandé par la Commission Européenne en mai 2021, où l’on apprend que 72% des Européens souhaitent la fin de cette menue monnaie.
Chez lui une baisse des prix
Mais la grande question qui se pose, surtout en ces temps difficiles et incertains, c’est quid du prix initial. Le client sera-t-il gagnant ou perdant ?
"Gagnant !" répond sans hésiter le commerçant. "J’ai fait la moyenne. Sur les 2300 articles rectifiés en les arrondissant, mes clients vont gagner 1,2 %."
Car globalement, les prix, chez lui tout au moins, n’ont pas été arrondis aux centimes supérieurs. Point d’entourloupe. Pas question sous couvert d’une bonne idée de léser la clientèle.
"C’est parce que Viveco n’est pas une franchise" explique-t-il. "Je suis indépendant, et c’est moi qui ait négocié ferme avec mes fournisseurs. Donc j’ai pu adapter mon projet."
Et pourtant il y a eu du travail. Une semaine de modifications. "Heureusement j’avais un stagiaire qui m’a bien aidé."
Un précurseur en la matière. La Commission Européenne pourrait en effet décider, à court terme, de se passer de ces pièces qui coûtent plus cher à fabriquer que leur valeur fiduciaire.