Née fille, Lucas, un jeune lycéen mayennais, a choisi de changer d’identité en 2020, à l’âge de 15 ans. Accompagné par sa famille et ses amis, Lucas a choisi de raconter son histoire pour aider d’autres jeunes qui se posent des questions à propos de leur identité.
Un déclic inattendu
L'enfance de Lucas a été semblable à celle de nombreuses petites filles. "Je portais des robes et jouais avec des poupées Barbie." Rien ne laissait présager qu'il allait un jour entreprendre un changement d’identité. C’est en 2020, que le jeune mayennais a eu le déclic. "On pense toujours que quand on est trans, on le sait dès qu’on est petit. Mais moi je l’ai vraiment su à l’adolescence, avant je ne savais pas ce que c’était être transgenre."
Lucas en entend parler pour la première fois sur un réseau social. "J’ai rencontré un homme trans qui m’a expliqué ce que c’était." Le jeune homme ne s’était jamais vraiment posé la question sur sa véritable identité. "Je m’étais toujours senti bien en tant que fille. C’est à l’adolescence et après la puberté que j’ai pris conscience que je ne me sentais pas bien dans mon corps."
Un entourage compréhensif
Vivant dans un environnement de confiance, Lucas décide d’en parler rapidement à sa famille. "Mon grand frère a un ami trans donc je savais que mes parents avaient déjà entendu ce mot-là." Il se souvient parfaitement de la date, le 12 septembre 2020. "Je l’ai dit à mon père en premier. Il y avait mon frère qui était là, dans le cas où ça part mal. Et il l’a dit à ma mère après." Au départ, ils ont eu du mal à comprendre, "je leur avais dit que j’étais attiré par les filles, ils pensaient que c’était lié à ça." Mais une fois que Lucas leur a expliqué ce qu'il ressentait, ils ont été extrêmement compréhensifs. Lucas explique, "j’ai deux grands frères et j’étais la seule fille, j’avais l’impression de leur enlever quelque chose."
La réaction de l'entourage est souvent la première source d'appréhension pour les personnes transgenres. Lucas confesse que c'était sa première inquiétude. Il réalise que le regard des autres peut être difficile à affronter,
"On peut m’insulter ou même pire, juste parce que j’assume qui je suis."
Lucas Tily
Après son entourage, Lucas a annoncé sa transition à son établissement scolaire. "Je suis resté dans le même établissement. L’équipe éducative a été incroyable, ils ont tout de suite compris."
Un long protocole
Physiquement, Lucas est suivi depuis trois ans par une endocrinologue. Il fait des injections de testostérone toutes les trois semaines. "J’avais très peur des piqûres et des injections, mais comme c’est un traitement qui me fait me sentir bien, je n'ai pas du tout l’impression qu’il est lourd." Tout juste âgé de 18 ans, les parents de Lucas lui avaient dit de ne pas faire de chirurgie avant sa majorité pour ne pas regretter. Il envisage aujourd’hui la mastectomie.
Depuis le début de sa transition, Lucas n’a pas eu affaire à des commentaires et actes transphobes et a décidé de témoigner dans son lycée. "J’ai la chance d’être soutenu et de pouvoir en parler librement et je me dis que ça peut aider certaines personnes à se sentir mieux, à voir que ça peut aussi bien se passer. Parce qu’on entend beaucoup d’histoire qui se passent mal, mais ça peut aussi très bien se passer."
"Les démarches ont été assez simples. Ce qui va être plus difficile, c'est le changement de genre, passer du F au M, il faut avoir 18 ans et passer au tribunal."
Lucas Tily
Plusieurs associations accompagnent les familles autour des questionnements sur les orientations sexuelles et de la transidentité. Lucas, lui, a pris contact avec La Gom 53, un centre LGBTQI+ situé à Laval.
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