Le désarroi a fait place à la colère chez les ostréiculteurs de Vendée et de Loire-Atlantique. L'arrêté de la préfecture de Vendée, pris ce vendredi, interdisant la vente et la consommation d'huîtres et de coquillages est un coup de plus porté à la filière selon les professionnels. Ils s'estiment victimes d'un problème de santé publique : le traitement des eaux usées.
À Bouin, dans les parcs comme dans les entreprises, aucune activité.
Les tracteurs sont à l'arrêt, les portes fermées, les bassins désespérément vides.
Ce site ostréicole est la 4ᵉ zone touchée par l'interdiction de vendre et de consommer tout coquillage. La faute à un norovirus.
Les ostréiculteurs de Vendée et de Loire-Atlantique pointent du doigt les autorités. Selon les analyses de l'IFREMER, le norovirus qui sévit, responsable de gastro-entérite, est directement lié aux stations d'épuration et aux réseaux d'eau usées.
"Le réseau n'est pas étanche, explique Frédéric Moulin, ostréiculteur et vice-président du comité régional de la conchyliculture des Pays de la Loire, donc quand les nappes phréatiques remontent à la surface, et viennent gorger les tuyauteries d'assainissement du coup l'eau arrivée sur les stations d'épuration est trop importante, de ce fait on ne peut pas traiter l'eau qui arrive dans ces stations d'épuration".
Les ostréiculteurs portent plainte contre les autorités
Le premier épisode d'intoxication remonte à début décembre. Vingt-huit jours sans pouvoir pêcher, les fêtes ont été catastrophiques pour la filière. De 20 à 50 % de perte selon les exploitations. La profession qui s'estime victime d'un phénomène qui relève des autorités et de la santé publique, a décidé de porter plainte.
"On est allés porter plainte contre l'agglomération de Pornic, la gendarmerie n'a pas voulu prendre notre plainte parce que l'on n'avait pas de preuves suffisantes pour dire que cela venait du réseau d'assainissement, donc,
On va partir sur un référé, on va prouver que le problème vient bien du réseau d'assainissement et des stations d'épuration qui ne font pas leur travail, ce qui va pouvoir permettre de porter plainte systématiquement contre l'agglomération pour être indemnisés"
Frédéric Moulinostréiculteur Vice-président du comité régional de la conchyliculture des Pays de la Loire
Certains ont pu s'organiser et acheter des huîtres venant de bassins de production non contaminés. Une compensation qui ne suffira à équilibrer les comptes. Nombre de professionnels ont perdu gros et réclament des aides en urgence.