Depuis 5 h ce matin, les gendarmes sont mobilisés pour bloquer l'entrée de la ZAD. Un rassemblement pacifiste, appelé grand pique-nique était organisé. Depuis 13 h, le calme s'est posé sur les bocages. Actions symboliques de reconstruction en cours.
Un appel à venir en masse avait été lancé sur les réseaux sociaux, et tout semblait présager qu'une bonne partie des 6 à 10 000 manifestants présents ce samedi à Nantes se dirigeraient vers Notre-Dame-des-Landes ce dimanche. Il en a été autrement.
La ZAD est entourée depuis tôt ce dimanche matin et jusqu'à 13h par des fourgons de CRS et de gendarmerie. Les forces de l'ordre bloquent l'entrée aux champs, notamment sur la partie ouest de la Zone où étaient attendus des sympathisants. Ils pratiquent des contrôles d'identité et la fouille de véhicule. Pour cela, ils doivent être muni d'une directive, comme un arrêté préfectoral.
La situation avec notre envoyée sur place
L'Acipa - Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes - a réagi par communiqué et "constate une situation de blocage complet sur la zone et craint que les douloureux événements de Sivens ne se reproduisent". "Association luttant contre la création d'un autre aéroport à Nantes", comme on peut le lire sur leur site internet, "demande qu’un dialogue entre la préfecture et la délégation intercomposantes s’instaure au plus vite pour que cesse la violence".
La zone doit retrouver le calme nécessaire à la réflexion pour la construction d’un avenir serein et la population doit pouvoir circuler librement sur les routes qui traversent cette zone.
Par ailleurs, l’ACIPA soutient l’installation de projets agricoles ou autres sur la zone. De nombreux et beaux projets existent. Les personnes qui les portent individuellement ou collectivement doivent pouvoir les faire accepter et s’inscrire dans un processus de régularisation a minima. Le délai proposé par le gouvernement est trop court, dans le climat actuel.
Nos confrères de Presse Océan témoignent eux aussi de blocage sur les routes en amont, notamment à Vigneux-de-Bretagne.
#zad #NDDL Les flics conseillent aux gens qui arrivent en véhicule de rentrer chez eux, qu'ils ne pourront pas accéder. C'est pas vrai, il y a toujours moyen de rentrer, on continue de signaler les entrées possibles. Tous et toutes à Bellevue !
— Zone À Défendre (@ZAD_NDDL) 15 avril 2018
Le compte Twitter Zone à Défendre relate les événements sur place. Il informe les personnes souhaitant rejoindre la ZAD par où passer et en temps réel.
Après trois heures d'échanges lacrymo VS cocktails molotov, les deux parties sont parvenues à négocier. Les heurts ont pris fin et le calme s'est enfin posé sur Notre-Dame-des-Landes.
Reconstruction en marche
Initialement, un défilé était prévu mais le parcours a du être modifié. Parmi les négociations, la zone pour le pique-nique a été débattue, et il s'est finalement déroulé à Bellevue, ferme emblématique de la ZAD.
A 15h, certains zadistes ont pris la parole. Une action symbolique a été menée : la reprise de bâtons laissés en 2016 contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils vont être emmenés par chaque marcheur en direction de Wardine, dernière zone accessible - les CRS font blocage sur à partir de cette départementale.
La "reconstruction" va bientôt être entamée sur place. Les défenseurs de la ZAD venus en soutien mettent la main à la pâte. Le projet : la construction d'un bâtiment d'ici la fin de journée.
Une semaine après les expulsions la charpente d’une nouvelle construction en route pour le Gourbi. @France3tv @F3PaysdelaLoire pic.twitter.com/VXGpj6Wbxn
— Olivia Villamy (@OliviaVillamy) 15 avril 2018
A l'occasion de ce rassemblement, 3 à 4 000 personnes seraient présentes sur la ZAD à 17h selon la police, 15 à 20 000 selon les réseaux de sympathisants. Les zadistes étaient 250 en début de semaine.
Reportage de Denis Leroy, Olivia Villamy, Antoine Ropert et Jérôme Soulard.