Si le calme est revenu sur la ZAD à Notre-Dame-Des-Landes, tout n’est pas résolu. Certaines terres sont ainsi convoitées par d’anciens exploitants et par des zadistes porteurs de projets.
Quinze projets de militants anti-aéroport ont été validés par la Préfecture, mais des questions subsistent concernant l’avenir de certaines terres. Sur près de 1 200 hectares, soixante hectares pose problème.
C’est le cas d’un champ d’arbres fruitiers planté l’année dernière par un collectif d’habitants de la ZAD, un espace pour lequel un autre agriculteur est toujours titulaire d’un contrat d’occupation précaire.
Mickaël Mary, président de l'Amelaza, association qui représente des exploitants indemnisés et souhaitant aujourd'hui réintégrer leurs anciennes terres, reste cependant ouvert au dialogue, afin de trouver des solutions pérennes.
► Le reportage d'Eléonore Duplay et Daniel Le Floch
Interlocuteurs : Mickaël Mary, président de l'AMELAZA, Lucas, brasseur sur la ZAD, Erwann, paysan sur la ZAD et Philippe Grosvalet, Président (PS) du conseil départemental de la Loire-Atlantique.
La rentabilité, critère essentiel pour le département
Les quinze porteurs de projet ont signé avec l’Etat une convention d’occupation précaire pour une durée de six mois, renouvelable un an. Ensuite, ils devront traiter avec le département de Loire-Atlantique connu pour son attachement au projet d’aéroport. De quoi susciter quelques inquiétudes.
"Aujourd'hui, ils ont l'air de vouloir nous intégrer dans le bocage, mais on a quand même peur qu'ils nous fassent une sorte de jugement avec un comité de pilotage à eux… ", explique Lucas, brasseur à la ZAD.
Car les critères de rentabilité seront au cœur des décisions du département, alors que le collectif revendique lui des formes d’organisation plus coopératives. "S'il y a un projet qui ne dégage pas énormément de marge mais qui est vital aux autres, on ne peut pas se préoccuper de savoir s'il est juste très rentable ou pas", souligne Erwann, paysan.
Le Président (PS) du conseil départemental de la Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, souhaite poursuivre le dialogue engagé par l'Etat mais confirme que la rentabilité sera un critère essentiel pour péréniser les activités à Notre-Dame-Des-Landes. "Dans l'intérêt des porteurs de projet .... il faut que ces projets puissent leur permettre de vivre de leur travail" justifie-t-il.
Quant aux projets culturels et artisanaux construits durant la période de lutte contre le projet d'aéroport, ce sont les maires qui décideront de les légaliser ou pas.