Les Pays de la Loire et la Bretagne aiment ont tissé des histoires singulières avec le cinéma. De nombreux films y sont tournés chaque année, grâce notamment au concours des régions. Quel est l'intérêt pour elles d'accueillir des équipes de tournages ? Quelles retombées ? De quelle nature ?
L'Ouest est riche de lieux historiques ou insolites qui donnent envie de raconter des histoires... Mais également de comédiens de techniciens capables de les faire vivre, de les mettre en images.Par exemple, la liste des films tournés dans les Pays de la Loire commence à être longue, comme constaté avec Pauline Le Floch, responsable du bureau d'accueil des tournages des Pays de la Loire :
"Alors, dans les films anciens, on pense par exemple aux vacances de Mr Hulot. À Saint-Nazaire, on pense aussi à Peau d'âne, ou au film Le Mans, de Steve Mc Queen. Dans les choses plus récentes, on va penser à la famille Belier, tourné en Mayenne. Ou alors aux Vacances du Petit Nicolas, tourné à Noirmoutier, ou même ici à Angers, à Demi-soeur de Josiane Balasko. Et prochainement, j'espère, Angers dans un autre long métrage qui sortira en 2019."
Un bureau des tournages pour trouver les décors
Cette jeune femme qui joue les touristes à Angers dirige le bureau d'accueil des tournages en Pays de la Loire.
Une émanation du conseil régional, chargée d'aider les réalisateurs, les producteurs à venir tourner dans la région : "On est là pour trouver tous les décors, que ce soit une entreprise, une maison de particuliers, une ferme, un appartement. En fonction du lieu qui est recherché, on active un réseau ou un autre. En l'occurrence pour les particuliers, on active le réseau de la presse locale, qui fonctionne toujours très bien, et on relaie toutes les recherches sur notre page Facebook."
1600 emplois en Pays de la Loire
Ce bureau d'accueil des tournages, il existe également en Bretagne. Terre de décors, mais également, de comédiens, de techniciens. Là aussi les régions se sont organisées, et fédèrent ces professionnels au sein d'associations.La plateforme en Pays de la Loire. Films en Bretagne, dans la région du même nom.
"L'intérêt, c'est de porter une parole collective. On ne regarde pas les choses uniquement sous l'angle de la production, ou de la réalisation, ou de l'écriture. L'idée, c'est vraiment de réfléchir à l'échelle d'une filière. Comment oeuvrer au développement et à la structuration de la filière professionnelle", explique Céline Durand, la directrice de Films en Bretagne.
Rien qu'en Pays de la Loire, le cinéma représente 1 600 emplois. Ensuite il faut étudier les projets des réalisateurs et mettre la main à la poche. Mais dans les deux collectivités on ne signe pas de chèque en blanc. On exige que des professionnels de la région soient embauchés, mais pas seulement.
Délocaliser des scènes pour profiter des aides
"Parmi ces critères, il faut qu'il y ait un grande partie du film qui se passe dans la région. Or, nous on a un film qui se passe à 80% en Afrique. Donc, on venait avec une proposition un peu maigre pour la région. Ce qu'on a fait du coup, c'est qu'on a délocalisé quelques scènes centrafricaines, qui vont se tourner ici à Angers.", raconte Boris Lojkine, réalisateur d'un film qui retracera la vie de Camille Lepage, cette jeune photographe angevine, tuée en Centrafrique alors qu'elle y couvrait la guerre civile.
Pour ce film qui sortira en 2019, les Pays de la Loire ont investi 160 000 euros.
"Il y a des retombées économiques extrêmement importantes : ça fait aussi parler de la région et de nos territoires, un peu reculés certaines fois", précise Régine Catin, membre de la commission Culture au conseil régional des Pays de la Loire. Ainsi on peut estimer que quand la région dépense 100 euros, elle en gagne 170.
17 longs-métrages aidés l'an dernier
L'Ouest existe donc bel et bien aux yeux des professionnels du cinéma. "On est dans un monde d'images, et il faut être présents", résume Jean-Michel Le Boulanger vice-président du conseil régional de Bretagne.
"Il y a une filière complète, on a tout. Notre ambition, peut-être notre utopie, c'est que dans 15 ans, on existe à l'échelle de l'Europe."
En 2018, 17 longs métrages ont été aidés par les conseils régionaux de Bretagne et Pays de la Loire.