En cette période de confinement, la chasse est autorisée par dérogation des préfets, pour des "raisons d’intérêt général", notamment pour réguler le grand gibier. La chasse loisir est interdite.
A la veille du week-end du 7 novembre, les préfets ont signé les arrêtés d’autorisation de chasse, suivant en cela l’arbitrage du ministère de la Transition écologique. Les chasseurs peuvent de nouveau s’adonner à leur loisir, à condition de se limiter au grand gibier et aux animaux qui causent des dégâts aux cultures et à l’écosystème.
"Seule la régulation du grand gibier (sanglier, cerf élaphe, chevreuil et daim) est autorisée, par tir à l’affût de façon individuelle et par battue autorisée pour un nombre de participants compris entre 5 et 50 (chasseurs et rabatteurs compris)", précise ainsi la préfecture de la Sarthe.
D’autres espèces, comme le renard, le ragondin ou encore le pigeon ramier, peuvent également être tirées par les chasseurs, "à poste fixe, à proximité des parcelles agricoles ou élevages avicoles subissant des dégâts".
Pour Stéphane Petit, directeur de la fédération de chasse de Mayenne, il s’agit avant tout de protéger les activités économiques. "D’une manière globale, les chasseurs comprennent bien les choses, dans le contexte actuel".
"La chasse ne se résume pas aux prélèvements et à la régulation"
La chasse loisir, qui concerne la chasse du petit gibier, notamment le gibier d'eau est, elle, interdite, une décision qui ne fait pas l'unanimité parmi les chasseurs. "La chasse loisir, c’est un terme qui n’existe pas juridiquement, Il y a la chasse dans son ensemble. On cherche à créer une division parmi les chasseurs, pour nous mettre en porte à faux vis-à-vis de la société en cette période de confinement", s’agace Sébastien Farau, directeur de la fédération de chasse de Vendée."L’interdiction de chasse loisir nous réduit à des régulateurs. Si on nous avait dit, confinement strict pour tout le monde, et si l’Etat avait pris en charge l’indemnisation des dégâts sur les cultures, il n’y aurait pas eu de levée de bouclier du monde de la chasse", explique Sébastien Farau, rappelant que les fédérations de chasse doivent indemniser à 100% les agriculteurs victimes de dégâts provoqués par le grand gibier, en particulier les sangliers.
L'interdiction de chasse individuelle passe mal dans ce département, où la chasse aux gibiers d'eau est très pratiquée.
"La chasse ne se résume pas aux prélèvements et à la régulation. Cela concerne aussi l’aménagement du territoire, la surveillance de la faune sauvage", explique Sébastien Farau. Les chasseurs jouent un rôle de sentinelle sanitaire, notamment concernant la grippe aviaire, véhiculée par les oiseaux migrateurs, un virus qui inquiète en ce moment les autorités.
A noter que l'autorisation de chasser nécessite pour chaque sortie une attestation de déplacement dérogatoire en cochant le motif "participation à des missions d’intérêt général à la demande de l’autorité administrative".
Selon les départements, les modalités des chasses autorisées sont différententes. Les fédérations départementales de chasse publient sur leur sites les arrêtés pris les préfectures.