-12%, les ventes en criées dans les Pays de la Loire ont reculé en 2020, tant en valeur qu'en volume, par rapport à la moyenne des trois exercices précédents.
L'année 2020 restera une année morose également pour la filière pêche en Pays de la Loire.
Les ventes en criées ont reculé de 12,6% en volume et de 12,8% en valeur. Dans l'ensemble, c'est une perte du chiffre d'affaires qui s'élève à 13,5 millions d'euros.
Aux Sables-d'Olonne, comme à La Turballe en Loire-Atlantique, la baisse en tonnage est de l'ordre de 20 à 30% et de 25% en valeur.
Les mareyeurs ont, de leur côté, vu leurs achats reculer de 10% en valeur et de quasiment 7% en volume.
Dans l'ensemble, "nos entreprises ont su jusqu'à présent absorber les pertes dues à la crise sanitaire. Mais cette situation ne pourra pas durer éternellement", a indiqué Lionel Collachot, secrétaire général de LOFP, l'association interprofessionnelle Loire Océan Filière Pêche, dans un communiqué qui pointe du doigt la crise sanitaire mais aussi le Brexit.
La sardine temporise les chiffres moroses
Malgré ces mauvais chiffres, il faut souligner que les ports de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée, et de La Turballe, en Loire Atlantique, ont cependant connu "une saison exceptionnelle sur la sardine", surtout en décembre, "ce qui a tempéré un bilan qui était jusque là plus morose", indique le communiqué de LOFP. La Turballe a cependant enregistré une chute de ses ventes de 18,6% en valeur.
"Malgré la fermeture des restaurants, la chute de l'export et l'incertitude régnant sur le marché, producteurs et acheteurs ont continué de jouer leurs rôles, les premiers en poursuivant leurs sorties en mer pour maintenir des volumes d'apports importants, les seconds pour équilibrer la balance et maintenir des prix raisonnables", constate l'association créée en octobre dernier.
Depuis début février cependant, les prix sur certaines espèces se sont effondrés (sole, bar, merlu), notamment en raison de la fermeture des restaurants, souligne l'association, qui note en outre la présence au large de davantage de navires étrangers du fait du report de l'effort de pêche découlant du Brexit.
La filière s'organise face à la crise
La filière pêche compte dans notre région 1 300 marins-pêcheurs embarqués, 350 navires et 400 pêcheurs professionnels à pied. Elle pèse plus de 110 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel dans cinq halles à marée : Le Croisic, Les Sables d’Olonne, La Turballe, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Noirmoutier, où plus d’une centaine d’espèces différentes sont débarquées chaque matin.
La filière des Pays de la Loire s'est structurée en créant l'association interprofessionnelle Loire Océan Filière Pêche (LOFP) en octobre dernier.
"Pendant l'épidémie de Covid-19, on s'est vraiment aperçus qu'on avait besoin les uns des autres", avait alors expliqué José Jouneau, président du comité régional des pêches dans les Pays de la Loire et marin-pêcheur à la retraite, qui a, depuis, été élu élu président de LOFP.
La région Pays de la Loire se situe à la deuxième place du secteur pêche au niveau national en valeur (100 millions d'euros) et à la quatrième en volume (22,1 tonnes).