Le 5 novembre 2018, l'utilisation du metam-sodium a été interdit par l'agence de sécurité sanitaire (ANSES). Les maraîchers vont donc devoir se tourner vers d'autres techniques pour désinfecter leur sols. Quelles sont les solutions envisageables ?
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Produire de la mâche ou des tomates sans désinfectant chimique dangereux pour la santé et l'environnement, c'est possible mais cà coûte un peu plus cher que de traiter au métam-sodium et surtout ça prend plus de temps.
1ère solution : la désinfection à la vapeur.
La technique a 50 ans. Elle est très prisée dans les pays scandinaves très attachés au respect de l'environnement et elle revient au goût du jour en France avec des machines plus performantes. Le principe consiste à faire bouillir de l'eau dans une chaudière alimentée au gaz ou au fioul et d'appliquer la vapeur produite sur le sol, jusqu'à 15 cm de profondeur. A la Chapelle Basse Mer en Loire-Atlantique, une entreprise propose tout une gamme de produits de ce type depuis 1962, de la chaudière manuelle à la machine autotractée. Avantage : pas besoin d'attendre deux semaines pour semer comme après l'épandage du métam-sodium. Inconvénient : il faut 40 heures de travail pour désinfecter un hectare au lieu de 3 heures avec le métam-sodium. Et la production de vapeur est très consommatrice d'énergie.
2 ème solution : les bâches plastiques
Il s'agit de mettre des tunnels en plastique fixés sur des arceaux une fois les plantations effectuées. Ces tunnels mettent les semis à l'abri des pluies, source de développement de parasites. Le soleil, par effet de serre, produit de la chaleur, ce qui brûle les bactéries indésirables. Là encore, des machines très évoluées évitent le travail manuel mais elles sont assez coûteuses. L'investissement est donc long à amortir.
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3 ème solution : la rotation des cultures
Alterner la production de mâche avec celle du fenouil, du céleri ou de jeunes pousses de salades. C'est la solution idéale mais elle n'est pas toujours envisageable. Il faudrait pouvoir planter des céréales à la place des légumes pour nettoyer naturellement les sols de leurs parasites mais le rapport n'est pas le même. Le maraichage ne serait plus rentable.
4ème solution : le bio-contrôle
Des entreprise comme Agrauxine proposent des solutions encore plus innovantes applicables à la mâche et aux salades. Pour éliminer les champignons qui provoquent le mildiou, l'oïdium ou le botrytis, l'entreprise installée à Beaucouzé dans le Maine-et-Loire, proposent de remplacer ces parasites par un champignon innofensif qui prend la place du mauvais champignon. Les produits de substitution sont fabriqués à partir de ferments de levures ou de champignons et sont utilisés par épandage sur les sols. Ils ne génèrent aucun résidus dangeruex comme ceux du métam-sodium mais ils ne traitent pas les mauvaises herbes.
5 ème solution : le désherbage manuel
Dernière solution, la plus simple mais la plus longue, désherber à la main et enlever tous les germes infectieux. L'utilisation de bineuses électriques ou de herses mécaniques s'avère adapté à des champs de céréales mais dans des exploitations maraichère, la précision n'est pas suffisante pour obtenir un résultat satisfaisant.