Les agents de sécurité sont de plus en plus présents dans les espaces publics et privés et le secteur est en pleine croissance. Mais ces entreprises spécialisées ont du mal à recruter, en raison des conditions de travail parfois à risques, des horaires atypiques et des faibles salaires.
Installée en région nantaise, l'entreprise Excelium emploie 150 agents de sécurité en France et assure la surveillance de nombreux sites privés, des chantiers, des hypermarchés ou encore des évènements sportifs et culturels.
Pourtant son développement est ralenti par sa difficulté à recruter. "Notre métier est mal connu. Souvent les gens stigmatisent autour de l’agent posté, alors qu’il existe toute sorte de métier, notamment des agents en technique, en sécurité mobile qui se déplacent sur les sites, ou encore des agents en télé-service", explique son directeur, Servan Lépine.
Devant un mur d'ordinateurs, les téléopérateurs surveillent près de 10 000 sites. Ils gèrent en moyenne 5 000 signalements d'alarme par jour et réagissent ensuite en fonction des consignes transmises par les clients.
Horaires décalés, astreinte un week-end sur deux, les conditions de travail sont difficiles et expliquent pour une bonne part le peu d'enthousiasme à rejoindre ce secteur d'activité. Pourtant, Nicolas apprécie son métier qui peut parfois être à risque. "Quand on intervient sur des intrusions, on n’est pas équipé, on n’a pas de moyens pour se protéger. Cela nous arrive d’avoir peur en intervenant sur des sites", avoue-t-il et d'ajouter que le salaire, le SMIC, "n'est pas forcément légitime par rapport au travail qu’on fait".
Dans la périphérie nantaise, le témoignage d'un autre agent de sécurité travaillant sur le site d'un grand magasin confirme le peu d'attrait de ce métier. Soumis aux aléas de la météo, en position debout toute la journée, sans lieu pour se mettre à l'abri, il a vu au fil des années ses collègues changer de métier.
En France, le secteur emploie 177 000 agents de sécurité privée. Pour les Jeux Olympiques 2024, la profession souhaite recruter 25 000 nouveaux agents. Elle prévoit une augmentation de salaires de 10% pour attirer les candidats.