Qualité de l'eau du robinet : dans les Pays de la Loire, sauf exceptions pointées du doigt, c'est globalement bon !

Quelle eau coûte jusqu'à 100 ou 200 fois moins cher qu'un litre d'eau en bouteille ? L'eau du robinet ! Souvent mal aimée, et pointée du doigt, elle est pourtant de bonne qualité selon l'étude de l'UFC Que Choisir, qui pointe les bons et les mauvais résultats d'analyses dans les Pays de la Loire.

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L'eau que nous buvons, indispensable à la vie, arrive chez chacun d'entre nous en tournant simplement le robinet, ou après un long voyage dans des camions à travers la France ! Souvent mal aimée, l'eau du robinet est l'un des aliments les plus surveillés par les autorités de santé. Dans les Pays de la Loire, elle est distribuée par les communes ou les syndicats d'adduction d'eau est globalement de bonne qualité. C'est l'Agence Régionale de Santé qui surveille cette qualité.

Toutefois, et c'est ce que révèle le travail de compilation des données effectué par l'association de consommateurs UFC Que Choisir, l'eau du robinet bien que potable du point de vue réglementaire dépasse parfois un ou plusieurs seuils de salubrité. Avec les pesticides notamment.

Eau des villes, eau des champs

La géographie, les activités agricoles ou le système de distribution de l'eau influent sur ces résultats d'analyses. Deux exemples : la Loire-Atlantique, où l'on trouve de grandes agglomérations productrices d'eau potable, l'eau y est globalement de très bonne qualité partout. À l'exception de petits bassins de captages proches d'activités agricoles utilisant des pesticides.

En Sarthe, on retrouve ces mêmes bassins où l'agriculture utilise de nombreux pesticides. Inconvénient majeur, auquel il faut ajouter une multitude de petits syndicats ruraux d'adduction d'eau. Souvent limités à quelques communes, indépendants en termes de captages, de potabilisation et de distribution de l'eau. Souffrant en plus, d'un manque de moyens économiques.

La Loire-Atlantique

La métropole de Nantes alimente plus de la moitié des habitants du département, la Carene pour Saint-Nazaire, Cap Atlantique pour la presqu'île de Guérande, ou Atlantic'eau, l'autre moitié. Ces producteurs échangent leurs eaux en fonction des besoins, des époques de l'année et des captages.

"On remarque des difficultés avec les captages de Massérac, de Saint-Mars-du-Désert et de Nort-sur-Erdre" relève Gérard Allard de l'UFC Que Choisir. "Soit 5,6% des réseaux du département. Environ 20 000 consommateurs reçoivent une eau non-conforme". Les pesticides et en particulier l'ESA-métolachlore, un herbicide, constituent la première cause de non-conformité.

La Sarthe

Dans ce département moins urbanisé, les producteurs d'eau sont beaucoup plus nombreux. Et leurs réseaux ne sont pas interconnectés. Favorisant des "bouts de réseau dans lesquels les puisages sont faibles" indique Pierre Guillaume de l'UFC Que choisir pour ce département. Et puis, s'ajoute un souci de construction de ces réseaux, le plastique des tuyaux posés il y plus de 40 ans laisse filer des molécules de Chlorure de Vinyle Monomère (CVM).

"C'est un cancérigène avéré, dont on connait mal la toxicité dans l'eau. Il faut appliquer le principe de précaution et rénover ces canalisations", demande Pierre Guillaume. Il ajoute, "ces réseaux ont été construits à une époque où on ne se souciait pas de traçabilité. C'est compliqué de retrouver les tuyaux fautifs. Il faut multiplier les recherches. Ce que fait l'ARS depuis 2013 avec plus de 5 500 analyses".

Pour autant savoir ne suffit pas ! Il faut remplacer ces tubes en plastique. "En Sarthe, clairement, les syndicats d'adduction n'en ont pas les moyens. En Loire-Atlantique, qui dispose d'un syndicat départemental, les tuyaux en question ont été remplacés en deux ans. En Sarthe, par exemple sur le bassin de Loir-Lucé-Bercé, le syndicat manque de ressources, humaines pour commencer les études, et surtout financières. Il faudra sans doute 3,7 millions d'euros, pour réparer !" Ainsi, 5 000 personnes en Sarthe disposent d'une eau de qualité moyenne à leur robinet.

Le cas des perturbateurs endocriniens

Alors, faute de travaux, on purge les réseaux, laissant échapper l'eau. "C'est absurde n'est-ce pas ?" ajoute Pierre Guillaume. Mais ce qui l'inquiète, lui comme Gérard Allard en Loire-Atlantique, ce sont les perturbateurs endocriniens. "Ils sont recherchés un par un. Globalement ils se situent en-dessous des doses maximales admissibles sauf en de rares endroits. Mais on ne connait pas les effets "cocktails" qui semblent démultiplier leurs conséquences sur la santé humaine".

C'est le nouveau cheval de bataille de l'UFC Que Choisir, obtenir de l'État qu'il travaille sur leur détection an appliquant les réglementations européennes.

"Ce n'est pas la dose qui fait le poison !"

s'exclame Pierre Guillaume. Les effets des perturbateurs endocriniens ne sont pas proportionnels à la dose reçue. Lorsque ces composés interagissent ensemble, ils peuvent avoir des effets délétères sur la santé et la reproduction humaine.

En finir avec le pollué... payeur !

On dénombre plus de 750 pesticides et dérivés dans la nature, "on en recherche en moyenne 200 à 220 selon les départements, précisément même, 297 en Loire-Atlantique" souligne Gérard Allard. "Mais les recherches sont faussées d'un département à l'autre, on recherche le S-métolachlore par exemple en Loire-Atlantique, mais pas en Vendée, qui apparait comme indemne de cette pollution des nappes phréatiques à cet herbicide puissant, qui n'est autorisé à l'usage que pour les agriculteurs".

Et l'UFC Que Choisir d'ajouter à ses revendications que l'on en finisse enfin avec le principe du pollué payeur ! "Ce n'est pas au consommateur de l'eau du robinet de payer les dégâts provoqués par l'agriculture intensive".

0,003 € par litre

Dans quelques rares communes des Pays de la Loire, on préférera continuer de boire de l'eau en bouteille en cliquant sur la carte interactive mise au point par l'UFC Que Choisir, on pourra voir dans lesquelles l'eau est de bonne ou de mauvaise qualité. Il suffit d'indiquer son code postal.

Vous y verrez que l'eau de votre robinet est, dans l'immense majorité des cas, de bonne qualité. Et en plus, un chameau en matière de dépenses de consommation par habitant ! 3 millièmes d'euro par litre. Même pas 2 € par an et par personne à raison d'un litre et demi pour satisfaire les besoins journaliers. Ou 110 à 220 € par an, selon que l'eau achetée en bouteille est, de source, ou minérale. Des montants auxquels il faut ajouter le coût d’élimination des bouteilles... en plastique !

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