Nouvelle forte mobilisation contre la réforme des retraites

Nouvelle mobilisation ce 31 janvier contre la réforme des retraites. A Nantes, plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont donnés rendez-vous au miroir d'eau, devant le château. A Angers le cortège d'au moins 10 000 personnes a défilé depuis la place Leclerc. Au Mans, forte participation également.

Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à Nantes le 19 janvier dernier, on évoquait le chiffre de 50 000 personnes, lors de la première mobilisation contre la réforme des retraites et partout dans la région les appels à se rassembler avaient eu un large succès.

Ce 31 janvier, les premières estimations confirment à nouveau une forte mobilisation dans la région, à Nantes, Angers, Laval et Saint-Nazaire. A Nantes, plusieurs observateurs estiment que ce 31 janvier a encore plus mobilisé que le 19. Les syndicats parlent de plus de 65 000 manifestants.

A Nantes, c'est au miroir d'eau que les manifestants avaient rendez-vous à 10h30 ce mardi matin.

Parmi les milliers qui sont venus à ce deuxième rendez-vous, il y a Franck, maçon, depuis 33 ans sur les chantiers.

"Quand on est à 7h d matin par -4°, témoigne-t-il, et qu'on brasse des sacs de 50 kg, on a le corps qui lâche. On va finir par travailler un demi-siècle pour une jouissance de 10 ans (de retraite) ?"

Franck s'inquiète pour sa propre santé, il souffre de la maladie de Raynaud, une insensibilité des extrémités quand il fait froid, il n'a pas encore de hernie. Il dit qu'il a cette chance.

"J'ai encore trois ans à faire, annonce Franck, et dans quel état ?"

Mais il s'inquiète aussi pour sa fille.

"J'ai une fille de 34 ans, dit-il, elle va bosser jusqu'à 67 ans?"

Noémie, 25 ans, était dans l'immobilier et ce travail ne la satisfaisait pas. Elle ne le trouvait pas en harmonie avec ses propres valeurs. Alors, elle s'est reconvertie. Elle est devenue couvreuse.

Il y a des héritiers milliardaires qui ont eu l'argent facile et nous, on nous demande de travailler plus."

Noémie, couvreuse.

"Je suis là pour manifester contre toutes les injustices sociales, précise-t-elle. On nous demande de travailler plus pour financer les retraites alors qu'il y a une énorme fraude fiscale qui pourrait servir à ce financement. On nous prend pour des c... !"

La retraite, il y a encore un an, elle n'y pensait même pas. Noémie n'a pas encore fait le calcul pour connaître son âge de départ mais elle estime qu'on ne va pas chercher les bonnes solutions.

"L'argent, faut le prendre dans les bonnes poches" dit cette jeune femme qui ne se voit pas à 60 ans porter encore des ardoises et des outils lourds.

Si on ne considère que les seuls chiffres fournis par la préfecture de Loire Atlantique, on constate une augmentation du nombre de manifestants dans ce département par rapport au 19 janvier :

  • Nantes : 28 000 (25 000 le 19 janvier)
  • Ancenis : 3200
  • Châteaubriant : 1700
  • Saint-Nazaire : 14 000
  • Total : 46 900 (40 000 le 19 janvier)

Plusieurs milliers à Saint-Nazaire et Angers

Comme dans les autres villes de la région, ils ont été très nombreux à battre le pavé à Saint-Nazaire. 

A Angers, un cortège de plusieurs milliers de personnes, peut-être 10 à 15 000, a pris le départ depuis la place Leclerc pour remonter le boulevard Foch, prendre la voie sur berge et revenir vers le jardin du mail par le boulevard Ayrault. Les manifestants se sont dispersés vers 12h30.

"C'est important qu'on descende dans la rue pour tous nos amis qui travaillent et qui n'ont pas pu se déplacer."

Coline, étudiante dans le cortège à Angers

"J'ai l'impression qu'il y a plus de jeunes aujourd'hui constate un manifestant croisé par notre journaliste Laura Striano dans le cortège. On a l'impression que les jeunes ont pris conscience que ça les concernait directement. Qu'il n'y avait pas que les papis et les mamies qui étaient en première ligne. Il est probable que, même après le vote, la mobilisation continue."

Une jeune femme, justement, s'inquiète de certaines études qui montrent que les femmes vont être très impactées par cette réforme.

"C'est encore plus important en tant que femme aujourd'hui d'être dans la rue. dit Clémence, étudiante. Ils (le gouvernement) semblent très loin de la réalité de ce qui se passe aujourd'hui pour les Français et ils écoutent peu les revendications."

Selon les chiffres communiqués par la préfecture de Maine-et-Loire en début d'après-midi, il y aurait eu ce mardi matin 10 500 manifestants à Angers, 4500 à Cholet et 2500 à Saumur. Ce qui est équivalent aux chiffres de participation à la manifestation du 19 janvier dernier, voire même supérieur à Cholet (+ 1000).

A Laval, ils sont également plusieurs milliers, square de Boston, avec pancartes, banderoles ou gilets fluorescents. "Place aux jeunes" peut-on lire ou encore "Taxer les revenus du capital".

Au Mans, le rassemblement était prévu place des Jacobins à 13h30. Là aussi, les observateurs parlent d'une foule au moins égale à celle du 19 janvier. 12 500 avaient défilé ce jour-là.

Le cortège, après être parti de la place des Jacobins, s'est dirigé, dans le calme, vers la préfecture.

Vers un 3ème rendez-vous ?

Pour Michel Le Roc'h, secrétaire départemental FO en Loire-Atlantique, qui donne le chiffre de 92 500 manifestants dans ce département contre 77 500 le 19 janvier, cette nouvelle journée est un signe de plus pour montrer la forte opposition des salariés à cette réforme des retraites.

"Les confédérations se réunissent ce soir et vont aussi interroger le gouvernement, dit-il. Elisabeth Borne disait au début de la semaine que les 64 ans n'étaient pas négociables, donc il y aura de nouvelles mobilisations."

Une nouvelle date de mobilisation pourrait donc être annoncée dans les heures ou les jours à venir.

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