Le beau temps était là. Les graminés, les ambroisies, les cyprès, les bouleaux... unis contre les allergiques.
Il faut dire que cette année dès le mois de mars, la végétation s’est réveillée avec la pollinisation et la belle saison. La météo s’est maintenue jusque là. Un calvaire pour les personnes allergiques. Parfois le traitement adapté s’est révélé insuffisant car la concentration de pollen a été plus importante que les années précédentes.
Clément Lenormand, médecin généraliste au Mans reçoit une douzaine de patients par semaine au pic de la saison et constate:
« En fonction des pollinoses, différents signes apparaissent chez le patient. Des gênes respiratoires, des picotements dans la gorge ou les yeux, des éternuements successifs, des écoulements dans le nez...»
Il ajoute : « Des complications respiratoires peuvent arriver comme des crises d’asthme sévères mais très souvent les traitements font effet rapidement en traitement local avec gouttes, pulvérisations ou comprimés. Pour une prise en charge renforcée, des tests plus précis peuvent être nécessaires."
Désensibiliser, c'est possible
Des désensibilisations sont possibles mais je suis partagé sur la question - Clément Lenormand, médecin généraliste au Mans
« Ces désensibilisations ne réussissent que lorsqu’il y a une monosensibillisation. On donne de manière progressive un allergène par pipettes ou comprimés tous les jours pendant un minimum de 3 années dans l'objectif de forcer l'organisme à tolérer l'allergène. Un traitement contraignant qui fonctionne bien. Si d'autres allergies sont associées, auquelles cas l'efficacité est moins bonne. »
Le traitement force alors l’organisme à tolérer l’allergène avec plus ou moins de réussites.
Pour Véronique Lemeunier, médecin allergologue à l’hôpital du Mans : « Nous ne naissons pas allergiques, nous pouvons naître avec une fragilité pour le devenir. Cette fragilité peut être génétiquement acquise. Les pollens devenus plus agressifs, plus allergisants avec la pollution peuvent entrainer dans le corps humain une réaction huminitaire inadaptée contre le pollen qui, en soit, n'est pas dangereux. »
Des capteurs pour mesurer la quantité de pollens
Pour permettre de mesurer la quantité de pollens dans l’air, des capteurs sont installés en hauteur comme sur le toit de l’hôpital du Mans. Il y est présent depuis une quinzaine d'années. Ici, loin d’une source d’émission, l'appareil aspire l’air avec pour objectif de mesurer la quantité de pollens.
Véronique Lemeunier, qui est également médecin sentinelle transmet cette bande au RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique). Des scientifiques analysent et retranscrivent ensuite un diagnostic précis des émissions produites et peuvent ainsi quantifier et ainsi prédire la gêne possible des patients allergiques selon la météo à venir. Une collaboration précieuse pour les allergologues.
« On peut ainsi anticiper le traitement le plus adapté de nos patients en fonction de l'intensité de la polinnisation. Ces analyses qui nous aident toute au long de l’année en les mettant en corrélation avec les gênes rencontrées par les patients. »
"L'éviction: meilleure précaution"
« Le premier traitement pour les personnes allergiques reste l’éviction. Si les acariens sont plus faciles à éviter, les pollens ne le sont pas. Quelques mesures peuvent être réalisées. Pour cela, il faut éviter de sécher son linge en plein air, de moins aérer son intérieur pour éviter de faire rentrer les pollens au maximum. Porter un masque et des lunettes le plus possible. En limitant l'exposition, nous réduisons les symptômes. »
Des applications pour smartphones existent. « Alertpollens » en lien avec le RNSA vous aide à gérer votre allergie au quotidien et « ma vie d’Allergik » vous accompagne dans votre quotidien.