François de Rugy, candidat écologiste à la primaire de la gauche, a demandé dimanche à François Fillon de faire la "transparence totale" sur ses liens avec la Russie et l'éventuelle rémunération de sa société de conseil.
Le candidat de la droite à l'élection présidentielle, dont le silence au sujet de la Syrie a été critiqué ces derniers jours, est "sur une ligne d'alliance privilégiée avec la Russie", a souligné François de Rugy sur Radio J.
"J'ai vu François Fillon prendre des positions régulières en faveur d'une alliance avec la Russie de Poutine et la Syrie de Bachar al-Assad", a ajouté le député de Loire-Atlantique.
"Il y a un positionnement prorusse, on sait que François Fillon a fait plusieurs voyages en Russie, a fait plusieurs conférences en Russie". "Est-ce qu'elles ont été rémunérées dans le cadre de sa société de conseil ?", s'est interrogé le candidat à la primaire initiée par le PS.
"On sait qu'elle lui a rapporté plus de 750.000 euros depuis sa création juste après son départ de Matignon (en 2012), c'est une question légitime que l'on pose", a-t-il fait valoir. "Ce n'est pas une accusation, je n'ai pas d'éléments", a-t-il toutefois ajouté.
Selon lui, "M. Fillon doit répondre: qui le finance? Son mandat de député ne représente plus qu'un quart de ses revenus". A cinq mois de l'élection présidentielle, dont François Fillon est le favori, "les Français ont le droit de savoir s'il a été rémunéré par un Etat étranger".
"Qu'il fasse la transparence totale sur qui sont ceux qui l'ont payé, à qui il a fait des notes", a exigé François de Rugy. "On a le droit de savoir, nous Français, par qui il a été payé, on parle d'Etat étranger, de grands groupes, ce n'est pas neutre", a-t-il martelé.
"Pour moi, c'est un problème grave de crédibilité de sa parole dans la campagne présidentielle", a estimé le député, relevant que l'ex-Premier ministre avait créé sa société juste avant d'être élu député, contournant ainsi l'interdiction pour un parlementaire de bâtir une telle structure.
Interrogé sur ce point, le député Les Républicains du Val-d'Oise, Jérôme Chartier, proche soutien de François Fillon, a assuré sur RTL que le candidat de la droite n'avait pas été rémunéré lors de ses conférences en Russie.
"La réponse est non, il n'a pas touché d'argent", a assuré le député, accusant François de Rugy de chercher par ses propos sur François Fillon à "exister dans la primaire socialiste".
"Vladimir Poutine et François Fillon étaient Premier ministre ensemble. Ils se connaissent à ce titre-là", a par ailleurs ajouté Jérôme Chartier. "Ce ne sont pas des amis. Ils se respectent parce qu'ils ont travaillé ensemble".
Le Canard enchaîné a révélé il y a quelques semaines que François Fillon avait créé, juste avant les législatives de juin 2012, une société, 2F Conseil, qui lui aurait permis de toucher 757.000 euros de salaire net depuis cette date.