Il giflait ses camarades de caserne avec son pénis : un ancien militaire condamné à six mois de prison avec sursis

La chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes a condamné lundi 14 octobre 2024, un ancien volontaire de l'armée de terre pour les agressions sexuelles qu'il avait commises entre septembre et octobre 2022 lorsqu'il faisait ses classes à Champagné (Sarthe) puis à l'Ecole militaire de Saint-Cyr à Guer (Morbihan).

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Des blagues lourdes de chambrée sont bel et bien des agressions sexuelles. C'est ce qu'a considéré la chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes qui a condamné ce lundi 14 octobre 2024 un ancien volontaire de l'armée de terre pour les agressions sexuelles qu'il avait commises entre septembre et octobre 2022 lorsqu'il faisait ses classes à Champagné (Sarthe) puis à l'Ecole militaire de Saint-Cyr à Guer (Morbihan). 

Fabio X a été condamné à six mois de prison avec sursis et sera désormais inéligible pour cinq ans. Le jeune homme avait intégré l'armée de terre le 6 septembre 2022 et l'avait quittée deux mois plus tard. Il avait déjà quitté la Marine en 2017 après avoir "pris un coup par un gradé" pendant une cérémonie...

Celui qui sera rapidement surnommé "Caporal Biflette" par ses camarades de chambrée, s'était en fait distingué à Champagné dès le lendemain de son incorporation : il avait commis une "agression sexuelle" sur un autre jeune militaire dans la nuit du 7 au 8 octobre 2022.

Les faits s'étaient produits pendant le sommeil de la victime : le lendemain, ses deux autres camarades de chambrée lui avaient relaté avoir vu Fabio X le "bifler" - c'est-à-dire le gifler avec son pénis - à "la lumière de son téléphone", ce qui les avait réveillés.

Des faits d'une "poésie exemplaire"

Au départ, le plaignant n'avait pas l'intention de dénoncer les faits. Mais "plusieurs camarades en ont parlé et cela a fini par fortement le gêner", avait expliqué le président de la chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes lors de l'audience du lundi 23 septembre 2024. Fabio X ne s'y est pas présenté : il avait "une hernie discale".

Ses camarades de chambrée avaient par ailleurs relaté que le mis en cause avait pour "habitude" de se "masturber sans aucune gêne" devant eux : il avait même "proposé" à l'un d'eux de "mettre un mouchoir plein de sperme" sur "le visage" de son "souffre-douleur". Il montrait aussi régulièrement ses testicules pour "évoquer une opération" subie quelques années plus tôt…

Mais ces premiers faits "d'une poésie exemplaire", avait ironisé le jour de l'audience le président du tribunal correctionnel de Rennes, n'étaient pas isolés : ils avaient continué lors de la poursuite de leur formation à Guer (Morbihan).

Le "Caporal Biflette" avait alors partagé sa chambre avec les mêmes protagonistes et un autre homme qui deviendra son second souffre-douleur : le prévenu avait "tendance à lui donner des claques sur les fesses". "Au début, c'était rigolo, mais à force j'en avais marre, je lui ai demandé d'arrêter mais tout a continué", avait expliqué le jeune homme au tribunal.

"Il ne vous faisait pas ça sur l'épaule, sur le bras ?"

"Il le faisait aussi à d'autres personnes, mais plus à moi parce que j'étais plutôt cool", avait aussi dit le plaignant. "C'était sa manière de faire, mais moi j'aimais pas", avait-il ajouté, même s'il n'y voyait "aucune connotation sexuelle". "Il ne vous faisait pas ça sur l'épaule, sur le bras ?", lui avait alors demandé le magistrat. "Non, que les fesses", avait réalisé le jeune homme.

Une expertise psychiatrique avait été diligentée dans cette affaire : Fabio X ne souffrirait d'aucun "trouble de l'efficience" ni d'aucune "déviance". Il n'était "pas nécessaire de mettre en place un suivi psychiatrique ou une injonction de soins", avait conclu l'expert. 

Et dans cette affaire, "l’institution a réagi vite en estimant que son comportement était incompatible avec la vie militaire", avait relevé la procureure de la République à propos de cet homme au casier judiciaire vierge. Elle avait donc réclamé une condamnation à six mois de prison avec sursis simple et à une inéligibilité pendant cinq ans. Le tribunal correctionnel de Rennes l'a finalement suivie en tous points.

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