La guerre ouverte entre l'hôpital du Mans et l'hôpital psychiatrique d'Allonnes se poursuit. Dernier épisode en date, l'ARS, l'Agence régionale de santé, refuse d'honorer les factures de médicament de l'établissement spécialisé. La commission médicale d'Allonnes s'insurge dans un communiqué.

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Au départ du pugilat entre les deux principaux établissements de santé de la Sarthe, il y a la réforme du système hospitalier.

En effet, l’article 27 de la Loi de santé, voulue par Marisol Touraine, rend obligatoire la création de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) en remplacement des Communautés Hospitalières de Territoire (CHT), jusqu’alors facultatives. Dans ce cadre, les deux structures auraient dû "fusionner" au 1er juillet 2016, date de mise en place de la réforme.

Mais l'Établissement public de santé mentale de la Sarthe, l'EPSM d'Allonnes, par la voix de son directeur Vincent Thomas, soutenu par les syndicats et la commission médicale de l'établissement, a refusé d'intégrer le GHT sarthois, qui l'aurait mis sous la tutelle de l'hôpital du Mans. Un choix assumé au nom de la spécificité de la psychiatrie et de l'autonomie opérationnelle de l'hôpital allonnais.

Une décision qui n'a pas été suivie par l'Agence régionale de santé, l'ARS des Pays de la Loire, qui a intégré, sans son consentement, l'établissement d'Allonnes dans le GHT. Conséquence : la fusion de nombreux services, notamment administratifs, dont celui de la gestion des achats.

" Alors que les personnes prises en soin sont sur le point d’être privées par l’Etat des traitements médicamenteux qui leur sont indispensables, la communauté médicale tient à alerter les Sarthois sur l’imminence et la gravité de cette menace absolument injustifiable. " Dr Joël Canet, président de la commission médicale de l'établissement d'Allonnes

Depuis le premier janvier, l'ARS a musclé son discours en transférant les compétence d'achats et de règlements des factures à l'hôpital du Mans, avec pour effet de ne plus honorer les factures des fournisseurs de médicaments de l'EPSM.

Le bras de fer continue donc avec une prise de position inédite de la part de l'État, qui n'hésite pas à mettre la pression sur l'établissement.

Pour les membres de la commission médicale :

"A court terme une telle rupture met en danger la vie des patients, la sécurité des soignants et de la population. La responsabilité de l’Etat est dès lors engagée en cas d’aggravation de l’état de santé de nos patients, ou de leur rechute, voire des mises en danger propres aux maladies mentales. "

Toujours dans l'attente d'une règlement de ses factures, l'EPSM d'Allonnes précise qu'il ne dispose que de 15 jours de traitement en stock en cas d'arrêt de l'approvisionnement.

Son directeur a décidé, tout récemment, de faire appel au comptable public, afin d'obtenir la régularisation de ses impayés.

" En agissant ainsi, il engage sa responsabilité personnelle contre la position défendue par l'ARS, mais débloque la situation " indiquent des représentants des usagers de l'hôpital psychiatrique dans un communiqué.
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