Assises de l'automobile au Mans : quelles évolutions pour la filière ?

Au Mans, on a toujours eu un temps d'avance sur les voitures de l'avenir. Pas étonnant donc que les Assises nationales de l'automobile s'y déroulent jusqu'à ce mercredi. Et les responsables de la filière savent qu'ils sont à un tournant historique : les ventes sont en baisse, -30% d'immatriculation en un an. Les mutations à venir pour rendre les voitures plus propres sont colossales.

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Un parc automobile en pleine mutation. Les ventes de voitures électriques décollent.

Aux Assises de l'automobile au Mans, les constructeurs le savent, ils doivent s'adapter.

"82 % des ventes de Honda sont électrifiées en France, donc ce n'est plus une direction, c'est une réalité, explique Pierre Guignot, directeur général de la division automobile de Honda France, aujourd'hui l'électrification, c'est abordable, c'est un véhicule qui avance avec un moteur électrique, le moteur thermique est là entant que générateur".

L'hybridation, l'électrification, ce n'est pas que le 100% électrique

Pierre Guignot

Pendant deux jours, les professionnels se réunissent pour traiter de l'avenir du secteur.
La révolution est déjà actée et il faut penser à la voiture de demain.

"La voiture de demain, on utilisera l'électricité bien sûr, confirme Didier Lauren, journaliste indépendant, mais l'on utilisera peut-être de l'hydrogène pour certains types de véhicules et, ce qui est certain, c'est que le pétrole ne pourra pas être remplacé par une seule et unique énergie"

L'électrification c'est aujourd'hui un premier palier pour aller vers une décarbonation mais il est certain que demain on aura davantage d'énergies

Didier Lauren, journaliste

Utiliser l'hydrogène, c'est justement le projet de ces étudiants de la Joliverie à Nantes : 3 771 km parcourus avec l'équivalent d'un litre d'essence pour leur prototype.

Ce n'est pas un modèle de la voiture du futur, mais les ingénieurs de demain doivent eux aussi se conformer au marché.

"On est clairement sur des changements qui vont se faire, mais tous les 4-5 ans, explique Bastien La, étudiant, il y a 5 ans j'avais un ordinateur, il y a avait des choses que je ne pouvais absolument pas imaginer faire maintenant, et là c'est pareil, avoir une voiture à hydrogène ça va devenir peut-être bientôt une normalité, peut-être, ce n'est pas sûr, mais comme maintenant avoir une voiture électrique ce n'est plus un signe de richesse" 

Des assises au temple de l'endurance où, dès l'année prochaine, les bolides des 24H utiliseront des carburants 100% renouvelables.

900 000 emplois concernés en France

L'ancien ministre Luc Châtel est aujourd'hui président de la plateforme automobile, une association qui regroupe 4 000 entreprises de cette filière dont les grands constructeurs français, équipementiers et sous-traitants. 

"L'automobile a fait un choix très fort, elle a décidé d'accompagner le changement climatique, dit-il, ça passe par un bouleversement de la motorisation puisque nous allons passer du moteur thermique au moteur électrique. C'est un peu un nouveau départ pour l'industrie automobile, ça va se traduire par endroits par des suppressions de métiers donc d'emplois, mais dans d'autres domaines, ça va faire émerger de nouvelles compétences et donc de nouveaux emplois".

L'industrie automobile représente 400 000 emplois directs, 500 000 pour les services ou la distribution, le changement risque d'amener un fort bouleversement du paysage. "Il faut 7 mois d'heures de travail pour produire un moteur électrique par rapport à un moteur thermique (...) nous chiffrons aujourd'hui, avec l'observatoire de la métallurgie, à 60 ou 65 000 emplois supprimés au passage vers l'électrique".

"Nous travaillons avec le gouvernement pour avoir des zones franches qui seraient dédiées à l'automobile du futur dans lesquelles on aurait une fiscalité amoindrie, explique Luc Chatel, ensuite il y a des sujets structurels, c'est à dire investir dans des grands projets d'avenir dans l'automobile", comme la batterie, l'hydrogène, l'électronique de puissance, afin que la France soit compétitive et conserve sa place dans le domaine de l'industrie automobile.

 

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