Ce lundi 28 août, les TER se sont arrêtés pour la première fois au nouvel arrêt Le Mans-Hôpital-Université. Une mise en service accompagnée d'une manifestation des aiguilleurs du Mans qui protestent contre le projet de délocalisation du poste d'aiguillage vers Rennes et la suppression des dessertes de trois petites gares.
En tout, 25 arrêts quotidiens sont désormais prévus sur cette halte Le Mans-Hôpital-Université sur l’ensemble des deux lignes Le Mans-Laval et Le Mans-Alençon. Situé juste avant le terminus, à quatre minutes de la gare du Mans, cet arrêt permet de desservir l'hôpital et l'université du Mans. Déjà desservi par le tramway, il permet aux usagers d'éviter un aller-retour en gare du Mans lorsqu'ils arrivent en train.
Alors que les premiers TER s'arrêtaient sur cette halte ce lundi 28 août, ils ont été accueillis par une vingtaine de militants syndicaux :
"On voulait expliquer aux gens que cette halte, c'est une revendication CGT qui date d'il y a 40 ans. Malheureusement, elle arrive dans un contexte un peu terne pour le ferroviaire avec la suppression du poste d'aiguillage du Mans qu'on essaie de défendre et la suppression des dessertes des petites gares rurales."
Eric MussardMilitant CGT des cheminots - Aiguilleur au Mans
Car cet arrêt supplémentaire s'accompagne de la fermeture des gares de Crissé et de Rouessé-Vassé en Sarthe ainsi que de celles de Louverné en Mayenne.
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Objectif réduire les dessertes rurales faibles en fréquentation pour renforcer les axes Le Mans-Alençon et Le Mans-Laval.
"Il n'y a plus de service de proximité parce qu'aujourd'hui, ce qui mène la SNCF c'est la rentabilité, dénonce Eric Mussard. C'est faire quelques arrêts dans les gares moyennes et abandonner les petites gares."
"Le projet de la SNCF c'est d'être rentable, le projet de la CGT à l'inverse, c'est de desservir toutes les petites gares, c'est un projet d'équilibre de territoire, un projet écologique."
Eric MussardMilitant CGT des cheminots - Aiguilleur au Mans
Des suppressions accompagnées d'un renforcement des arrêts dans deux autres villages sarthois, Domfront-en-Champagne et Voutré, qui vont bénéficier de six haltes supplémentaires : leurs gares passent désormais de 10 à 12 arrêts et devraient bénéficier de 30 arrêts chacune d'ici à 2030.
Le poste d'aiguillage du Mans bientôt supprimé ?
Autre revendication des cheminots, le maintien du poste d'aiguillage au Mans que la SNCF envisage de délocaliser à Rennes. Ce poste organise les mouvements de 200 trains quotidiennement dans un rayon de 40 km.
"Pour pouvoir délocaliser un poste d'aiguilleur au Mans et qu'il soit télécommandé depuis Rennes, ça nécessite de simplifier l'ensemble ferroviaire au Mans et notamment de simplifier le nombre de dessertes", assure Eric Mussard.
Pour le militant syndical, maintenir ce poste d'aiguillage est indispensable pour permettre le projet de RER métropolitain de voir le jour.
Un projet encore flou, annoncé par Emmanuel Macron en novembre dernier et soutenu par la région Pays de la Loire depuis : dix RER devraient être créés pour desservir les dix plus grandes métropoles françaises.
"Si le poste d'aiguillage était délocalisé, on aurait moins de train de fret, de voyageur, moins de desserte dans les petites gares et donc plus de voitures sur les routes, souligne encore Eric Mussard. L'intérêt, c'est d'avoir des transversales qui partent de Connerré ou d'Ecommoy qui passent par la gare du Mans puis par les petites gares."
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Pour lui, le risque est aussi social : "Les 40 emplois d'aiguilleurs seront supprimés et pour les autres salariés, c'est un reclassement possible dans d'autres métiers. Mais la plupart ne veulent pas aller à Rennes."
Une pétition appelant au maintien du poste d'aiguillage du Mans a recueilli un peu plus de 1 300 signatures en une semaine.
Les représentants syndicaux de l'hôpital aussi mobilisés
Des représentants du syndicat CGT du centre hospitalier du Mans accompagnaient également leurs collègues cheminots. Eux dénoncent des horaires inadaptées, en particulier pour les agents hospitaliers.
"Quand on regarde les horaires proposés, on voit que les gens ne peuvent pas arriver tôt le matin et qu'après 20 h, c'est quand même compliqué pour rentrer. Et même si vous faites du 9 h-17 h, vous devez attendre très longtemps pour reprendre un train. Le taux de fréquentation par les agents hospitaliers risque d'être faible."
Audrey JouannicSecrétaire du syndicat CGT du CH du Mans
Les agents hospitaliers espèrent désormais un renforcement du nombre d'arrêts dans cette halte.
