"C'est une double peine" : pour signaler les handicaps invisibles aux caisses prioritaires, Virginie a créé un pictogramme

Atteinte d'un lupus, Virginie Szpiro est régulièrement confrontée à des regards noirs lorsqu'elle passe à la caisse prioritaire à la fin de ses courses. Elle a créé un sigle qui matérialise les handicaps invisibles afin de mettre en lumière ces maladies et troubles invalidants, et de ne plus avoir à se justifier.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Comment montrer ce qui ne se voit pas ? La question, loin d'être seulement philosophique, est douloureusement récurrente dans le quotidien des personnes porteuses de handicaps invisibles.

Un exemple : faire ses courses est un moment anodin pour beaucoup, une corvée tout au plus. Mais c'est un parcours du combattant pour les personnes en situation de handicap.

"Ce n'est pas parce que je ne suis pas en fauteuil roulant, que je ne souffre pas", s'indigne Viviane, cliente interrogée à la caisse prioritaire d'un hypermarché du Mans (Sarthe). "On se fait insulter parce qu'on passe devant, malgré le fait qu'on soit handicapé", renchérit Sylvain, un autre client. 

Ces tensions répétées ont poussé la direction de l'hypermarché à agir. Au-dessus de la caisse prioritaire, un nouveau sigle est affiché : celui des handicaps invisibles, représenté par un personnage parsemé de ronds rouges qui désignent les zones de douleurs invalidantes. 

Voir le reportage réalisé par Julie Petitfrère, Christelle Massé, Charles Proult et Louise Lefol

durée de la vidéo : 00h01mn57s
9 millions de personnes sont atteintes de handicaps invisibles en France. ©France Télévisions / Julie Petitfrère / Christelle Massé / Charles Proult / Louise Lefol

Le pictogramme a trouvé sa place à côté de ceux qui illustrent une femme enceinte et une personne en fauteuil roulant. 

"J'ai décidé d'écouter une cliente qui est venue vers moi pour proposer son pictogramme de handicap invisible, relate Angie Guyard, manager de la relation client de l'enseigne. C'est important parce qu'on a beaucoup de personnes dont le handicap ne se voit pas qui utilisent nos caisses prioritaires. On veut leur faciliter la vie et l'accueil au niveau du magasin."

La cliente en question s'appelle Virginie Szpiro, elle-même touchée par une maladie invisible mais bien réelle, le lupus. Après un énième incident survenu lors de ses courses, elle a demandé à son fils de l'aider à créer un symbole. 

Il manquait un logo.

Virginie Szpiro

Créatrice du pictogramme dédié aux handicaps invisibles

Sur le visuel d'origine, des zones rouges matérialisent la maladie de Crohn, qui touche les intestins, ou encore l'endométriose, qui atteint une femme en âge de procréer sur 10 et peut provoquer de fortes douleurs abdominales.

Une double peine

Sur 12 millions de personnes porteuses de handicaps, 9 millions sont en situation de handicap invisible selon APF France Handicap. Il en existe une multitude, allant de maladies invalidantes (sclérose en plaque, spondylarthrite ankylosante,...) à des troubles psychiques, cognitifs et sensoriels. 

Ces handicaps peuvent créer un malaise à interagir en société, puisqu'ils sont difficilement perceptibles. "C'est une double peine. Tous les jours, on doit survivre à notre propre vie et, en plus, on doit se justifier d'être malade", témoigne Virginie Szpiro. 

Le pictogramme dédié aux handicaps invisibles a déjà évolué, et sa créatrice espère désormais qu'il soit officialisé et déployé sur tout le territoire français.

Avec Julie Petitfrère

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information