La colère des agriculteurs s'est une fois encore exprimé ce mardi dans les rues du Mans, mais aussi à Aigrefeuille-sur-Maine, en Loire-Atlantique. Ils multiplient les actions, aussi symboliques soient-elles, parfois, même en marge des syndicats, pour montrer que leurs situations n'évoluent pas.
Une dizaine de tracteurs a pris place ce mardi matin devant les locaux de la Mutuelle Sociale Agricole, non loin de la gare du Mans.
Après avoir exprimé leur désaccord ces dernières semaines, concernant le MERCOSUR, les agriculteurs sarthois concentrent maintenant leur ras-le-bol des normes et les cotisations administratives perçues comme des entraves à leur activité. Et ils le font savoir.
"On a des dossiers dans les placards, explique Dominique Rousseau, président de la FRSEA, avec la dissolution de l'assemblée, les délais de constitution du gouvernement, rien n'a avancé de tout ce qu'on nous avait promis. Être agriculteur, c'est toujours aussi compliqué !"
Lors d'une entrevue avec la Mutuelle Sociale Agricole, leurs représentants ont demandé un échelonnement et une baisse de leurs cotisations.
C'est ensuite devant les services de La Direction Départementale du Territoire et de l'Office Français de la Biodiversité que la vingtaine d'agriculteurs, réunie à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, s'est dirigée pour réclamer une révision des normes environnementales. Rien de moins que des mesures d' "écologie punitive" pour leur syndicat.
Pour marquer le coup, ils ont déversé du bois et des papiers devant les grilles de l'établissement. Une manière aussi de mettre un coup de pression alors que les élections professionnelles auront lieu en janvier.
D'autres actions sont à venir dans les prochaines semaines, notamment début décembre quand auront lieu les négociations commerciales entre les fournisseurs et la grande distribution, indique la FRSEA.
En Loire-Atlantique, des indépendants manifestent, eux aussi
À Aigrefeuille-sur-Maine, la poignée d'agriculteurs qui bloquait, depuis le matin, le rond-point du Leclerc de Clisson, a imposé un barrage filtrant afin de contrôler les carnets de bord des chauffeurs pour connaître l'origine de leur cargaison. Une action symbolique.
Dans ce coin du département, terre de viticulture, on est traditionnellement peu syndiqué.
C'est donc en revendiquant leur indépendance de toute organisation que cette dizaine de producteurs laitiers, bovins, viticulteurs se sont retrouvés. Dans leurs revendications, le respect de la loi Egalim, la fin des contraintes administratives, moins de contrôles aussi...mais pas seulement.
"Rien ne bouge"
Ici, ces agriculteurs dressent un amer constat : huit mois après leur grande mobilisation, l'hiver dernier, ils ne voient aucune amélioration de leur situation, comme l'exprime Anthony Fabié, producteur laitier, qui s'inscrit dans ce mouvement résolument asyndical.
"C'est important de montrer qu'on est encore là, il n'y a pas que nos collègues qui se bougent. Nous aussi. Il faut faire une opération coup de poing pour essayer de redémarrer, donner un peu de motivation à tout le monde pour repartir".
Autour de moi, je sens du dégoût, des gens dépités, il n'y a rien qui bouge, on est pris pour des pions. Il n'y a pas d'évolution dans la façon de faire. On parle d'exception à la française, mais on ne la valorise pas
Anthony Fabiéproducteur laitier à Saint-Hilaire de Clisson
"On a une année qui a été très compliquée, donc forcément, le moral, il n'est pas là. Il faut essayer de partir de l'avant, mais pour partir de l'avant, si au-dessus, ils ne sont pas là pour nous aider, on ne peut pas y arriver. Et puis il faut montrer aux gens, à la population française qu'on a besoin que le consommateur nous soutienne aussi".
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