Crise porcine : Stéphane Le Foll, fidèle d'entre les fidèles de Hollande, en 1ère ligne face aux éleveurs

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui se retrouve en première ligne dans la crise de l'élevage, est un fidèle d'entre les fidèles de François Hollande et a "toute la confiance" du Premier ministre.

Depuis le début de l'été, face à la colère des éleveurs réclamant des prix plus rémunérateurs, sa casquette agricole a pris le dessus sur celle de porte-parole du gouvernement. Depuis quelques mois, certains responsables agricoles trouvaient qu'il était devenu un peu "désinvolte" dans sa gestion de leurs problèmes et plus préoccupé par les questions nationales.

Stéphane Le Foll avait reçu au printemps 2014 la lourde tâche de porter la parole de l'exécutif, écumant inlassablement les plateaux pour expliquer l'action du chef de l'Etat, dont il fut directeur de cabinet au PS pendant onze ans. Le chef du gouvernement Manuel Valls a de nouveau déclaré vendredi que son ministre avait "toute sa confiance" sur ce dossier. Fin juillet, le Premier ministre avait opposé une fin de non-recevoir à des agriculteurs qui réclamaient la démission du ministre. "Stéphane Le Foll aime le dialogue. Il aime aussi la confrontation. Il a la confiance du président de la République, il a aussi la mienne. Il s'est beaucoup mobilisé au niveau européen", avait-il alors insisté, rappelant que son ministre avait réussi à obtenir la tenue d'un Conseil européen en septembre sur la crise agricole.

Européenne, mais aussi "collective" au niveau français : telle est la solution que prône M. Le Foll aux problèmes de l'élevage. "Il faut que chacun joue le jeu", répète-t-il, rappelant régulièrement que ce n'est pas le ministre qui fixe les prix de la viande. Du haut de son mètre 92, avec ses grandes mains et sa mèche argent, il parle franc, ne se dérobe pas et tutoie volontiers. L'anti-Hollande sur la forme. Mais sur le fond, "il n'y a pas une feuille de papier entre eux deux", assure une observatrice. "Le Foll, c'est un complice. C'est sans doute le plus proche de François Hollande", résume le député PS du Nord Bernard Roman.

"Je connais ces moments difficiles" 

Outre un DEA en économie de l'université de Nantes et un diplôme supérieur du Cnam, Stéphane Le Foll rappelle parfois qu'il est titulaire d'un BTS agricole. "Ma vie aurait pu tourner différemment", soulignait-il lors de sa rencontre avec les éleveurs bloquant les accès à Caen en juillet. Né au Mans en 1960, petit-fils d'agriculteur, le ministre est un pragmatique terre-à-terre, qui tranche avec les amis de promo de l'Ena du président. Il est l'un des rares "bédouins" à l'avoir suivi dans sa traversée du désert, entre la fin de son mandat de Premier secrétaire du Parti socialiste en 2008 et la primaire socialiste en 2011, avant de coordonner la campagne présidentielle en 2012. "Si on reste abattu, ça ne solutionne rien, faut toujours reprendre un drapeau quand il est par terre et se battre", expliquait-il lors de sa désignation comme porte-parole.

 J'étais là en 2002, le soir du 21 avril je suis resté. J'étais là au moment du vote sur le traité constitutionnel en 2005. (...) J'en ai vu, je connais ces moments difficiles",


ajoutait-il.

Au ministère de l'Agriculture, il a tenté d'imprimer sa patte. Passionné d'agronomie, ancien prof d'économie dans des lycées agricoles de la Sarthe, il a souhaité donner une véritable impulsion à l'agroécologie, s'attirant les foudres de la puissante FNSEA, principal syndicat agricole du pays, qui goûte peu toute idée de "verdissement". L'ancien député européen (de 2004 à 2012) a aussi mis tout son poids dans la balance à Bruxelles pour tenter de protéger l'enveloppe française de la future Politique agricole commune (PAC) et réorienter les aides en faveurs des éleveurs et des petites exploitations. Sur les cultures transgéniques, il a longtemps imposé une fin de non-recevoir, avant d'infléchir son discours sur les OGM de seconde génération.

Il a été réélu conseiller municipal du Mans en 2014. En2012, il avait réussi à ravir la 4e circonscription de la Sarthe (celle de François Fillon parti à Paris) après deux tentatives infructueuses.
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