Hôpital du Mans : les infirmiers anesthésistes veulent une revalorisation de leur métier

Depuis près d'un an et le Ségur de la santé, les infirmiers-anesthésistes diplômés d'État (IADE) demandent une évolution statutaire et salariale de leur profession. Ils s'estiment déconsidérés malgré leur implication importante lors de la crise sanitaire.

Ils sont près d'un tiers, sur les 62 infirmiers-anesthésistes que compte le centre hospitalier du Mans, à manifester ce lundi 8 novembre, devant le bâtiment Fontenoy.

Présents dans quasiment tous les étages de l'hôpital : maternité, bloc opératoire, néphrologie, pédiatrie... Ils souhaitent aujourd'hui que leur travail soit pleinement reconnu par leur ministère.

Les Collectifs régionaux d'IADE parlent même, dans un communiqué, de "mesures salariales iniques appliquées à leur corps professionnel dans le cadre du Ségur de la santé (qui renforcent) un sentiment de mépris et de déconsidération."

Ce que ces praticiens réclament, c'est l'accession de leur profession au statut d'Auxiliaires médicaux en pratique avancée (AMPA), une appellation créée en 2016 suite à la loi dite de "modernisation de notre système de santé".

Les anesthésistes estiment remplir l'ensemble, voire plus, des critères exigés pour obtenir ce statut d'AMAP, à l'origine conçu pour une fonction d'infirmier "couteau suisse", sensé répondre aux besoins de soins dans les déserts médicaux.

 Pour l'instant, ce changement de statut est bloqué, malgré un amendement gouvernemental porté par Olivier Véran, le ministre des solidarités et de la santé.

Les salariés engagent donc un bras-de-fer avec une semaine "bloc mort", sans IADE.

Conséquences directes : de nombreuses perturbations sont à prévoir, ainsi que des reports d'opérations programmées.

La profession a été sur-sollicitée de par sa polyvalence et son savoir-faire pendant les vagues Covid. Le ras-le-bol s'installe et beaucoup sont proches voire déjà en burn-out.

Les Collectifs IADE régionaux

Dernière inquiètude et non la moindre pour les infirmiers-anesthésistes, celle de voir ces fameux AMPA les remplacer peu à peu au sein des blocs opératoires.

Un risque pour les patients puisque les IADE sont les seuls aujourd'hui à disposer d'une formation complémentaire de deux ans, spécifique à l'anesthésie, contre... une année seulement pour les infirmiers inscrits sous ce nouveau statut.

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