Le docteur Aleid se bat pour faire venir de Syrie en France le reste de sa famille. Menacés de mort, ces Chrétiens d'Orient ont été contraints à l'exil. Ils vivent terrés dans la périphérie de Damas.
Le praticien installé au Mans depuis des années, se connecte très régulièrement. Il recherche des informations fiables du conflit syrien. Et notamment sur Damas, le sud de la capitale syrienne. C'est au milieu de ruines que la famille a trouvé refuge après avoir été chassée de son village. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles, surtout pour les enfants en bas âge. La photo du petit Aylan échoué sur la plage l'a bouleversé :
Cet enfant aurait pu être un de mes neveux
Milad Aleid est plongé dans l'angoisse car les hostilités en Syrie et la barbarie de Daech n'en finissent pas de tuer. C'est une course contre la montre, avoue-t-il. "Certains des miens ont été tués, assassinés ou victimes de voitures piégées", nous confie-t-il.
Le cardiologue qui exerce à l'hôpital du Mans, affirme que tout est prêt pour l'accueil. "J'ai tout organisé, ils ont un toit, ils ne manqueront de rien. J'ai les moyens de les aider", détaille-t-il.
Ces visas qui n'arrivent pas
La Ville du Mans et l'évêché se mobilisent depuis des mois pour l'accueil de ces 35 syriens menacés de périr. Monseigneur Le Saux, Évêque et Jean-Claude Boulard, Sénateur Maire ont adressé plusieurs courriers à Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. En vain.Une rencontre avec M. Fabius est prévue ce mercredi au Sénat. Le sénateur-maire PS espère que l'émotion suscité par la photo du petit Aylan a changé la donne et permettra l'obtention sans délais des visas pour les familles. "Un tel arbitrage mettrait les actes en conformité avec les discours", écrit-il dans un récent courrier au ministre.
Reportage : Carine Mordrelle, Willy Colin, Jean-François Barré