Près de 500 personnes se sont rassemblées devant l'usine Renault du Mans pour dénoncer l'externalisation de la production et les pertes d'emplois, dans des entreprises qui bénéficient pourtant d'aides publiques conséquentes.
"Une course sans fin pour la rentabilité", "une obsession de marges démesurée", ou encore "une politique tournée vers la rentabilité financière"... Plusieurs centaines de salariés de Renault, dont des délégations de Poitou et Bretagne, se sont mobilisés ce jeudi 6 mai devant l'usine du Mans pour dénoncer la politique de leur entreprise.
"Aujourd’hui une majorité de voitures vendues en hexagone est produite à l’étranger", s'alarme Denis Briand, animateur du collectif automobile pour la fédération de métallurgie. Le syndicat CGT s'inquiète des externalisations croissantes qui auraient provoqué la destruction de près de 150 000 emplois depuis 2004.
L'écologie menacée par la production à l'étranger
"On a l’exemple de la Clio qui est fabriquée à Bursa en Turquie, où l’électricité de l’usine est produite par une centrale à charbon, explique Denis Briand. Aujourd’hui à l’heure où on parle du tout électrique, Renault a perçu énormément d’argent de l’Etat et va produire sa future voiture électrique en Chine, qui est aussi un pays très carbonné".
Le syndicaliste CGT pointe du doigt une politique qui apparaît incohérente, tant sur le plan économique et écologique. "Que ce soit Renault ou PSA, ces entreprises perçoivent beaucoup de fonds publics, communiquent énormément sur l’environnement. Mais l’environnement, c’est pas ça. Alors aujourd’hui, est-ce qu’on fait le choix de liquider la filière industrielle, notamment la filière automobile, en expliquant que la France ne va plus être polluée ?"
Les salariés plaident pour une production française, la solution selon eux pour éviter la destruction des emplois et de l'environnement.