Liquidation d'Arjowiggins : "on prend 40 étages dans la tronche", l'amerture des salariés

Le tribunal de Nanterre a prononcé ce vendredi matin la liquidation judiciaire d'Arjowiggins. Cette liquidation scelle le sort de l'usine sarthoise de Bessé-sur-Braye et de ses 580 salariés.

L'espoir était infime mais il était encore là ce vendredi matin pour Pamela et Florent Chaussis, un couple de trentenaires, tous deux salariés d'Arjowiggins à Bessé-sur-Braye.

Ils vivent avec leurs deux enfants, 4 ans et 6 ans, dans un petit maison, "on est locataires, pas par choix, par contrainte".

Pamela est conductrice de ligne depuis trois ans à l'usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye. Florent, lui, était passé en 10 ans de l'expédition à la logistique.  

"La machine où je suis a relativement bien tourné au mois de février donc j'avais un salaire quasi complet, ça va être ce mois-ci qu'on va prendre une claque", nous expliquait Pamela ce vendredi matin. 

Car, au mois de mars, Pamela a travaillé deux jours. Florent a, quant à lui, travaillé trois jours, au tout début du mois.

"On est payé en chômage technique, ce qui signifie qu'on est payé 84% de notre salaire net, sans les primes qui vont avec : les nuits, les déplacements, les paniers", enchaîne Florent.

Le couple chiffre un manque à gagner d'environ 800 euros, "ça va être serrage de ceinture le mois prochain", lâche Pamela à sa fille.

"On va jongler, on n'a pas le choix, on va faire par priorité", poursuit-elle, "ce ne sera pas un pire salaire que lorsque l'on sera en chômage définitif. Il va bien falloir qu'on s'y fasse"...

"Moi je suis au fond du trou"
dit Pamela , Florent ajoute "on ne peut pas être autrement que défaitistes aujourd'hui".

 "On se dit qu'on est dans la mouise. Qu'est-ce qui nous tombe dessus ?" - Pamela, salariée d'Arjowiggins

"On est vraiment conscients que ce sera fini le jour où on recevra notre lettre de licenciement", poursuit Pamela.
 

"C'est du gâchis"


Ce vendredi matin, ils étaient aux côtés de leurs collègues lorsque l'annonce de la liquidation d'Arjowiggins est tombée."on n'a pas l'argent, faut pas rêver. On n'a pas l'argent, ça redémarre pas", lance Pamela dans un sanglot, "la liquidation et, là dessus, advienne que pourra" "Ça veut dire licenciement de tout le monde et aujourd'hui c'est un bassin économique qui va mourir", constate Florent avec amertume, "ce qui domine c'est la tristesse, il y a de la colère, il y a de la frustation".

"C'est du gâchis", poursuit Pamela, "on a des commandes, on a des clients qui nous attendent", "là on prend 40 étages dans la tronche".

La famille envisage désormais de déménager. Mais encore faut-il retrouver l'envie et, surtout, la confiance en soi. 

"Le fait de perdre mon travail remet beaucoup de choses en questions, je vais devoir trouver un autre travail, il faut arriver à se remettre dans le circuit (...)Ce n'est pas évident de se dire qu'il faut recommencer en fait", dit Florent. Se remettre dans le circuit avec, dès lundi, une réunion Pôle emploi. 

Le site Arjowiggins de Bessé-sur-Braye emploie 580 personnes. Les salariés attendent désormais leur lettre de licenciement.

► Le reportage de notre rédaction
 








 
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