En Sarthe, on manque de professeurs et la situation ne s'améliore pas. Au lycée Perseigne de Mamers, un professeur de mathématiques se fait attendre.
Un mois après la rentrée scolaire, les élèves de terminal ES appréhendent déjà le baccalauréat. Ils ont choisi comme spécialité les mathématiques, coefficient 7. Pourtant en septembre, ils n'ont reçu aucun cours dans cette matière, faute de professeur remplaçant.
"Vu tout le programme que l'on a à faire plus les spécialités on aura jamais fini à temps. La question : Est-ce-que l'on aura notre bac de maths ?, alors que l'on est obligé de le passer même si on n'a pas de profs" avoue une élève de la classe, Justine Leplat.
"Le bac, c'est assez stressant, il y a beaucoup de tension et de savoir que l'on ait pas de profs, ça rajoute du stress car c'est un gros coefficient pour le bac." pense Soline Rosier :
Depuis lundi, une professeure de mathématiques, enseignant habituellement au collège, assure les cours pour cette classe. 2h30 par semaine sur les 5h30 normalement prévus. Un remplacement pour pallier l'urgence mais qui ne rassure pas les parents.
Les parents d'élèves réagissent comme Caroline Brija : "C'est aussi ce qu'on nous a expliqué, que c'est un manque de professeurs de mathématiques, tous les ans on aura toujours le même problème. Il faut trouver des solutions probablement ailleurs et cesser que ce soient les élèves qui en soient les victimes ."
Et le problème n'est pas nouveau. D'après certains syndicats de l'enseignement, les recrutements de professeurs ne sont pas assez nombreux et le vivier de remplaçants, titulaires ou contractuels épuisé. Les départements comme la Sarthe, moins attractifs que ceux du littoral, seraient les premiers concernés.
Selon Lionel Quesne, secrétaire au SNES-FSU 72, "un titulaire suit son affectation donc oui il y a un facteur géographique mais qui n'existerait pas s'il y avait assez de professeurs titulaires."
Pour recruter, certains établissements sarthois adoptent une méthode originale, les petites annonces via Pole Emploi ou le Bon coin. A situation désespérée, mesure désespérée.
►Le reportage de notre rédaction