Le réseau Setram des transports publics de la métropole du Mans met en service ce jeudi 16 septembre 2020 son premier véhicule fonctionnant à l'hydrogène. D'autres bus suivront, et même des bennes à ordures ménagères, la métropole du Mans investit 21 millions d'euros dans cette nouvelle technologie.
La métropole du Mans s'engage résolument sur la voie du carburant du monde d'après. L'hydrogène possède des qualités proches ou supérieures de l'essence produite à partir du pétrole pour propulser des véhicules. Et sans rejets de CO2 quand on utilise de l'hydrogène vert !
Il faut cependant de l'électricité pour le produire, par l'électrolyse de l'eau. Procédé qui consiste, à l'aide d'un courant électrique, à décomposer l'eau (H2O), en dioxygène (O2), d'un côté, et en dihydrogène (H2) de l'autre. Le moteur à combustion interne fonctionne sur le même principe que les moteurs à explosion. Il produit de l'énergie de propulsion à partir de la combustion du dihydrogène avec le dioxygène contenu dans l'air.
L'électricité, quant à elle, peut être produite localement, au moyen d'éoliennes, de panneaux solaires, de turbines hydrauliques. L'hydrogène c'est un peu de l'électricité que l'on peut stocker.
Un grand plan hydrogène au Mans
Quelques réseaux de transports publics en Europe et en France se sont timidement aventurés sur la mise en service de bus urbains à hydrogène. Le Mans rejoint donc ce club novateur ou l'on trouve Paris, Marseille, Bruay-La-Buissière et Auchel dans le Pas-de-Calais, Versailles dans les Yvelines ou Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, entre autres.Car Stéphane Le Foll, maire du Mans et président de Le Mans Métropole veut qualifier sa ville comme pôle de développement de cette énergie dans l'ouest : "j’ai pris l’engagement d’investir massivement dans un grand plan hydrogène. Notre collectivité se mobilise dès maintenant et devient un acteur précurseur dans le grand ouest en termes d’innovation énergétique".
Plus original, la métropole avance aussi sur la question des camions de services publics, avec une commande de 6 bennes à ordures ménagères à hydrogène afin d’intégrer la gestion des déchets dans cette stratégie.
Et comme il faudra à terme produire soi-même cet hydrogène, la métropole du Mans projette une station hydrogène opérationnelle d’ici 3 ans pour la production la distribution afin d’alimenter ces bus et bennes à ordures ainsi que des projets pour développer une production locale d’hydrogène.
En savoir plus sur les bus et l'hydrogène
Les bus à hydrogène ont l'avantage de permettre "une autonomie importante" et "un temps de remplissage du réservoir" beaucoup plus rapide qu'avec le rechargement des batteries ion-lithium des bus électriques. Soit 300 km d'autonomie et 10 minutes de remplissage.L'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible (Afhypac) prévoit un développement rapide de cette technologie dans les transports en commun, les industriels du secteur visant 1000 bus à hydrogène en service en France à l'horizon 2023.
Reste un écueil de taille faute de chaines de production, le coût des véhicules, plus de 600 000 euros, soit plus du double d'un autobus au gaz ou au diesel.
Hydrogène vert ou hydrogène gris ?
Selon son mode de production, l'hydrogène est dit vert, ou gris !
Vert : l'hydrogène est alors produit par électrolyse de l'eau avec de l'électricité renouvelable, donc sans émission de gaz à effet de serre.
Gris : l'hydrogène est produit dans ce cas par reformage de méthane, technologie à base d'hydrocarbures couvrant quelque 95% de la production d'hydrogène en France, mais génératrice de fortes émissions de CO2.
Les moteurs à hydrogène n’émettent localement qu’un peu de vapeur d’eau, aucun gaz à effet de serre ni polluants (particules fines, NOx, …) et sont particulièrement silencieux.