"Non aux entrepôts, oui au vivant" : Une manifestation contre une plateforme logistique dans le nord de la Sarthe

Le projet fait la quasi-unanimité des élus de la communauté de communes du secteur mais il suscite l'opposition des riverains : la plateforme du groupe GLP doit s'installer sur une zone de 33 hectares et créer 450 emplois. Les opposants estiment qu'elle va surtout bétonniser le secteur et générer un trafic de 600 camions par jour.

Une centaine d'opposants du projet de plateforme d'envergure nationale du géant du secteur de la logistique GLP se sont retrouvés ce dimanche 24 mars " de façon festive, conviviale et pédagogique" devant la mairie de Chérré-Au, petite commune proche de La Ferté-Bernard dans le nord du département.

Les membres de l'association "L'Huisne Sarthoise Environnement" s'opposent au projet de construction de deux entrepôts logistiques de 75.000 et 50.000 mètres carrés en prolongement de la zone d'activités sur Coutier sur la commune de Chérré-Au.

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"Notre slogan c'est sauvons la nature et l'agriculture "explique Franck Roland le porte-parole de "L'Huisne Sarthoise Environnement" l'association organisatrice de la manifestation.

Ces 40 hectares pourraient être utilisés pour du logement, pour la lutte contre le réchauffement climatique, pour préserver la biodiversité

Franck Roland

Porte-parole Huisne sarthoise environnement (HSE)

Un avis défavorable du commissaire-enquêteur

Les opposants réunis ce dimanche 24 mars se sont également appuyés sur l'avis défavorable rendu par le commissaire enquêteur le 19 février 2024 après un mois d'enquête publique sur le projet.

Malgré les délibérations favorables des élus de la Communauté de Communes de l'Huisne Sarthoise au mois de janvier 2024 le commissaire enquêteur note que deux visions s'opposent : "Les contributeurs favorables (..) n'abordent pas ou peu l'impact environnemental du projet".

Et de rajouter "en ce qui concerne les avis défavorables, nous voyons que les thèmes qui se détachent sont environnementaux"  écrit-il.

Un choix de société dépassé

"C'est complètement à l'envers de la relocalisation agricole, de la lutte contre l'artificialisation des sols et de la lutte contre le réchauffement" acquiesce Clément Jourdain du Collectif Stop Amazon présent dans la manifestation ce dimanche 24 mars.

"On a essayé d'expliquer ça aux élus et a fait deux ans qu'on se bat" note l'opposant au projet.

C'est un choix de société qui, peut-être il y a 40 ans alors qu'on ne savait pas pouvait s’entendre mais là c'est quelque chose qui n'est plus faisable. Plus du tout.

Clément Jourdain

membre du Collectif Stop Amazon

Le commissaire enquêteur note enfin une absence de coordination dans le développement de ce type de centres logistiques : la Sarthe compte en effet à cette date 9 projets à l'étude, dont trois se situent sur cette même zone du Coutier.

Le développement de ce type de centres logistiques consommateurs d'espaces agricoles devrait faire l'objet de schémas stratégiques à l'échelle départementale compte tenu du nombre de projets à l'étude sur le département

Claude Barbé

commissaire enquêteur en conclusion de l'enquêt publique pour créations d'entrepôts logistiques zone du Coutier

Dans le cortège ce dimanche 24 mars des habitants d’Ecommoy, au sud du Mans, sont venus rappeler ici à 60 km de chez eux qu'un autre projet similaire est à l'étude.

"Un bâtiment de 25 000 mètres carrés et le même principe de camions qui vont circuler sur les routes" explique Roseline Levrard, habitante d’Écommoy.

Le problème c'est qu'on s'empêche de produire à nouveau localement puisqu'on favorise l'importation

Roseline Levrard

habitante d’Écommoy

La décision finale appartient à la Préfecture de la Sarthe qui décidera si oui ou non, l'entreprise GLP peut démarrer les travaux de son projet.

Ceux-ci, en cas d'accord du préfet, pourraient démarrer au deuxième trimestre 2025, avec une mise en service du site en 2027.

Le collectif donne déjà rendez-vous à Ecommoy le 28 avril pour continuer de mettre la pression.

Si les projets sont autorisés, ces défenseurs du vivant sont déjà prêts à déposer un recours.

Article écrit avec Charles Lermercier.

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