Après le chant du coq, les sons de cloche... le maire de Noyen-sur-Sarthe, à 40 minutes du Mans, réagit maintenant à une pétition sur le passage des tracteurs et des camions. Il a créé des affiches humoristiques pour sensibiliser les néo-ruraux et améliorer la cohabitation.
Noyen-sur-Sarthe, 2 700 habitants, et de nouveaux arrivants depuis la crise sanitaire.
Mais, quelques mois après ces arrivées, des courriers : contre le chant du coq, le son des cloches, puis une pétition, cette fois contre le passage des camions et des tracteurs. Dans le village, ça fait causer.
"Les gens de la ville, ils doivent bien le savoir que quand ils viennent habiter à la campagne, eux ils ont le bruit des voitures, nous on a le bruit des coqs et des cloches"
Ce qui était là avant eux, il faut l'accepter
Une habitante de Noyen-sur-Sarthe
"Ce n'est pas carrément la campagne, c'est comme une ville, ça vit en fin de compte", estime une autre habitante.
"C'est lamentable et ceux qui se plaignent et bien ils feraient mieux de retourner à Paris", déclare Jocelyne, arrivée ici en 1971.
Une cinquantaine d’habitants demande la déviation des poids-lourds, c’est le problème majeur. Une option trop coûteuse, selon la mairie, et dénuée de sens rétorquent les autres.
"Il passe des camions mais ils ne passent pas la nuit, explique André, ils passent le jour, peut-être à 5-6h du matin mais les tracteurs, c'est pareil, si on veut quelque chose dans l'assiette, il faut bien qu'ils bossent".
"On a la méconnaissance complète de la campagne"
Ici, le bruit et les odeurs font presque partie du patrimoine. Des nuisances défendues dans une loi depuis un an. Et par le maire. Il répond aux plaintes avec humour.
"Je pense qu'aujourd'hui on a la méconnaissance complète de la campagne, explique Jean-Louis Morice, le maire de Noyen-sur-Sarthe, autrefois beaucoup de personnes avaient dans leur famille des agriculteurs".
Jusqu'à il y a deux ans, je n'avais aucun souci, personne ne se plaignait
Jean-Louis MoriceMaire de Noyen-sur-Sarthe
"On peut comprendre les choses aussi, on habite dans les grandes villes, on en a peut-être un peu marre des voitures, poursuit-il, on se dit , on va venir à la campagne, on ne va rien entendre, que les petits oiseaux, mais ce n'est pas tout à fait ça non plus la campagne"
Aux dires des uns et des autres, la cohabitation avec les néo-ruraux ne se passe pas si mal… A condition ne pas aborder les sujets qui fâchent.