Dans le sud de la Sarthe, des habitants ne peuvent plus consommer l'eau du robinet car on y trouve des substances potentiellement cancérigènes. L'alerte a été donné en 2015, et il concerne un millier de foyers. En cause, du gaz libéré par les canalisations en PVC installées dans les années 80.
Boire l'eau du robinet, c'est un geste banal pour des millions de Français. Mais pour Catherine Hergoualc'h, habitante de Pruillé-l'Eguillé, ce n'est plus possible.
"Un jour en 2014, l'ARS et son laboratoire agréé sont venus faire une analyse de l'eau potable au robinet de ma cuisine. Et donc le verdict est tombé, j'avais trois fois le taux autorisé en France et en Europe".
Ce taux, c'est la quantité de chlorure de vinyle monomère contenu dans l'eau. Un gaz libéré par d'anciennes canalisations en PVC et qui serait à l'origine de certains cancers.
Pour éviter une contamination, la communauté de commune livre des bouteilles d'eau à Catherine.
"C'est pesant, et puis ce n'est pas évident de transporter les packs d'eau (...) ça fait trois ans qu'on me livre de l'eau comme ça donc oui, c'est lourd", dit-elle.
En Sarthe, 5 000 personnes seraient touchées par cette contamination de l'eau. Pour remédier à cela, une association s'est créée en 2015.
Ses membres pointent le manque de transparence des autorités locales et l'absence de moyen mis en place.
"Nous on sait que pour les 1 000 habitants qui sont impactés dans la commune Loir, Lucé, Bercé. Il y a seulement deux personnes qui reçoivent de l'eau minérale, explique Hervé Conraux, membre de l'association, donc deux abonnés soit c'est trop, parce qu'il n'y a pas de risque sanitaire et il n'y a pas de raisons de distribuer de l'eau minérale, soit c'est pas assez et il faut en donner à tout le monde".
Les représentants de la communauté de communes disent avoir pris le problème à bras le corps.
Depuis plusieurs années, ils purgent les canalisations pour éviter que le gaz n'y stagne. Ils prévoient maintenant d'assainir le réseau d'eau.
"A partir du 17 Mars, il y a un gros programme de travaux qui va commencer sur trois secteurs (...) pour un montant total de 3,144 millions d'euros", assure Bruno Boulay, vice-président de la communauté de communes Loir-Lucé-Bercé.
Ces travaux étaient déjà promis en 2017. Face à ses annonces, le comité citoyen reste donc vigilant.
Les membres de l'association espèrent consommer l'eau de leur robinet en janvier 2023.