Un doctorant du CNRS réalise sa thèse dans plusieurs parcs zoologiques, dont celui de la Flèche, en Sarthe. Son but ? Développer les connaissances sur les otaries de Californie. Ce programme pourrait permettre de mieux les protéger dans leur milieu naturel.
Main gauche, une odeur de hareng. Main droite, un échantillon témoin avec l'odeur du bassin. L'otarie fait-elle une différence ? A-t-elle une préférence ? Voici les questions posées par le chercheur Jules Brochon.
"On cherche à savoir si elles sont capables de discriminer différents types d'odeurs. Des odeurs alimentaires, des odeurs sociales, des odeurs humaines, des odeurs des soigneurs", explique le chercheur en éthologie, mais aussi "d'autres otaries familières du même groupe, mais aussi non familières. Par exemple, ici, j'ai présenté des odeurs des otaries de Beauval".
Les otaries ont du flair
L'objectif de cette expérience menée sur trois ans, mieux connaître les otaries de Californie pour tenter de mieux les protéger dans leur milieu naturel.
"Pendant très longtemps, on a pensé que les pinnipèdes, en général, avaient très peu d'odorat. C'était considéré comme ce qu'on appelle microsmatique, poursuit Jules Brochon, sauf que ce n'est pas du tout le cas".
Plusieurs études menées ces dernières années ont montré que ces pinnipèdes étaient capables de discriminer des odeurs, des molécules chimiques. Il s'est avéré que les otaries utilisent aussi "l'odorat lors de la reconnaissance mère-jeune, notamment, ou lors de la recherche alimentaire. Mon but était vraiment d'essayer de caractériser au mieux cette olfaction", poursuit Jules Brochon.
Ces recherches ne peuvent être menées qu'en parc zoologique, c'est pourquoi le zoo de la Flèche met à disposition cinq de ses otaries de Californie.
Les parcs zoologiques ont trois missions fondamentales, l'éducation, la recherche et la conservation
Cyril HueVétérinaire, responsable zoologique
"On est pile poil dans nos missions, explique l'un des vétérinaires du parc, Cyril Hue, un parc zoologique, effectivement, peu de gens le savent, c'est aussi un endroit où on fait de la recherche. Nos animaux ne sont pas là que pour accomplir une mission d'éducation, ils sont aussi là pour pouvoir faire de la recherche, tout en respectant évidemment le bien-être animal".
Dans la suite de ces recherches, Jules Brochon tentera de faire discriminer des odeurs aux otaries par apprentissage, un pas de plus pour travailler en milieu naturel.