Un réseau de trafiquants qui opérait depuis Le Mans a été démantelé. 44 oiseaux de différentes espèces protégées et une tortue également protégée ont été saisis par la justice. Neuf personnes ont été interpellées, quatre d'entre elles ont été placées en garde à vue.
Linottes mélodieuses, bouvreuils pivoine, serins cini, tarins des aulnes ou encore verdiers d'Europe. Ce sont toutes ces espèces que convoitait le réseau de trafiquants démantelé suite à une enquête diligentée par le parquet du Mans.
Des espèces protégées dont la vente et la détention est strictement interdite.
La tête de réseau était un couple
Au printemps 2023, l'Office français de la biodiversité de la Sarthe est informé de la mise en vente sur les réseaux sociaux d'oiseaux d'espèces protégées.
Dans un premier temps, un couple du Mans est identifié comme étant la tête du réseau.
Un important dispositif est mis en place par les enquêteurs pour identifier d'autres trafiquants ainsi que des acheteurs, "surveillances physiques, interceptions téléphoniques, géolocalisations aux fins de recherche de preuves quant à l'étendue du trafic, l'identification des auteurs, les moyens utilisés par ceux-ci et les profits générés par l’activité illicite nécessitant aussi des investigations bancaires et patrimoniales".
L'enquête montre que les trafiquants achètent leur matériel sur internet, utilisant des pseudos afin de préserver leur anonymat.
"Les uns et les autres prennent manifestement toutes précautions pour les activités de capture et de revente, mais aussi pour la simple détention des oiseaux, montrant la parfaite connaissance par les auteurs du trafic de son caractère illicite".
En dépit des précautions prises par les auteurs de ce trafic d'espèces protégées, un réseau d'individus participant au trafic était identifié
Parquet du MansCommuniqué de presse
Neuf interpellations
Mardi 12 novembre, neuf mis en cause sont finalement interpellés. Quatre personnes sont placées en garde à vue, d’autres auditions faites librement.
"Le profil des individus identifiés sur plusieurs départements, en lien avec le vendeur principal, était varié ; retraités s’adonnant depuis toujours à cette triste passion de capture des oiseaux, fonctionnaire, mère de famille sans emploi permanent, mais aussi chirurgien dans un hôpital public", précise le parquet du Mans dans un communiqué.
La sociologie des acheteurs et trafiquants ne manquent pas d'étonner, beaucoup trouvant plaisir à détenir des oiseaux en cage.
Parquet du MansCommuniqué de presse
44 oiseaux d'espèces protégées ont été saisis, mais aussi une tortue également protégée. La majorité a pu être relâchée en milieu naturel.
Un terrain appartenant au couple manceau a été saisi.
Les trois principaux accusés, les piégeurs et l'épouse de l'un d'eux, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour "enlèvement ou capture illicite, détention, transport, mise en vente où vente illicite d’une espèce animale non domestiquée".
Ces délits peuvent être punis d’une peine d'emprisonnement de trois ans et d’une peine d’amende de 150 000 €.
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