Trois hommes et une femme comparaissent devant la cour d’assises de la Sarthe pour tentative d’assassinat à La Flèche en 2019. La victime, brulée vive, a survécu à ses blessures mais souffre d’importantes séquelles.
Le procès pour tentative d’assassinat d’une femme, brulée vive en 2019 à La Flèche, s’est ouvert devant les Assises de la Sarthe vendredi 20 janvier. Quatre personnes sont sur le banc des accusés, le compagnon de la victime Stéphane Schubhan, sa maitresse Fabienne Gautier, le fils de celle-ci et un proche.
Ils sont poursuivis pour complicité et tentative d'assassinat et encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
"Une nuit d'horreur"
Cette nuit du 27 au 28 avril 2019, Aurélie Mignot, la compagne de Stéphane Schubhan, est très grièvement blessée dans l’incendie de leur maison. Agée d'un quarantaine d'années, elle est la mère de leurs cinq enfants. Cette nuit-là, un des enfants du couple, coincé sur le toit, échappe in extremis aux flammes en sautant dans le vide
Vendredi 20 janvier, lors de la première journée du procès au Mans, plusieurs témoins sont venus dire à la barre l'état dans lequel ils ont trouvé la victime lors de "cette nuit d'horreur". "Elle était complément noire, brûlée, c'était du carbone", lâche un voisin. Le corps brûlé à 55%, elle est transportée au CHU de Nantes. "Elle porte les stigmates terribles de ce qu'elle a subi", souligne son avocat, Me Pascal Rouiller.
Un premier expert conclut à une origine accidentelle provoquée par l’incendie du téléphone portable de la victime. La procédure est clôturée le 19 juillet 2019.
Mais un renseignement anonyme adressé aux enquêteurs relance l’affaire et met les gendarmes sur la piste criminelle. L'incendie serait criminel et ourdi par le compagnon de la victime et sa maitresse.
Victime en 2016 d'un essai clinique effectué au laboratoire Biotrial à Rennes, Stéphane Schubhan, 49 ans, avait été hospitalisé dans un état qualifié de "sévère". Il en avait gardé des séquelles et était reconnu travailleur handicapé suite à cet accident.
En 2019, il attendait une indemnisation de 25 000 euros de Biotrial. Avait-il convenu avec sa maitresse de garder cette somme pour lui ? Est-ce le mobile de cette tentative d'assassinat ?
Les témoins de l'incendie et de la souffrance de Aurélie Mignot décrivent un homme plus préoccupé de lui-même que de sa femme. "Il réclamait de l'eau pour son bras brûlé, criait beaucoup. Je me souviens de lui avoir dit de se taire", relate ainsi un témoin.
Le verdict est attendu le 27 janvier prochain.