Les Ailes du Maine Avion, à Arnage (Sarthe), font partie des rares aéroclubs français à disposer du premier avion électrique homologué au monde : le Velis Electro.
Une heure et 7 minutes. L'autonomie de l'avion à moteur électrique acquis en début d'année 2023 par Les Ailes du Maine Avion en fait un "très bon avion école", selon l'instructeur de vol Anthony Landemaine.
L'aéroclub situé à Arnage, près du Mans (Sarthe), est l'un des seuls en France à disposer du Velis Electro mis au point par un constructeur slovène. C'est le premier avion électrique au monde certifié par l'Agence européenne de la sécurité aérienne.
"Ça veut dire que c'est un avion qui peut être utilisé dans le monde entier", se réjouit Jean-François Royer, président du Comité régional aéronautique des Pays de la Loire.
► Voir le reportage réalisé par Nathan Vildy et Charles Proult
Nouvelles sensations de vol
L'appareil est "maniable et sensible au vent", selon Anthony Landemaine, qui remarque plusieurs différences avec les moteurs thermiques classiques.
"C'est très agréable d'avoir la puissance immédiatement disponible au décollage, décrit l'instructeur de 23 ans. C'est un avion bien motorisé qui monte relativement bien. Le fait qu'il plane très bien demande un peu plus d'anticipation sur certaines phases."
L'autonomie de la batterie ne permet pas d'effectuer de vols de navigation, mais l'avion a surtout vocation à être utilisé en vol local de 45 minutes maximum.
Économies de carburant
Les Ailes du Maine Avion l'utilisent principalement pour l'école de début, c'est-à-dire la formation des pilotes après l'obtention de leur brevet de pilotage. Pour les riverains, il présente un avantage de taille puisqu'il est moins bruyant qu'un avion à moteur thermique.
"C'est un appareil qui sert à faire beaucoup de décollages et d'atterrissages. Quand il a fini, l'élève a fait au moins 6 à 7 tours de piste", explique Jean-François Royer.
L'autre atout du Velis Electro pour l'aéroclub : les économies de carburant. L'avion se vend sensiblement au même prix qu'un avion à moteur thermique, mais il ne nécessite pas l'apport de carburant classique. Il est rechargé en une heure via une borne électrique. Une aubaine, car l'inflation n'a pas épargné l'essence d'aviation.
"Le carburant sur les vieux moteurs, l'Avgas 100 LL, ça coûte une fortune. On est arrivé à 2,60 le litre. Un plein d'électrique coûte 4 €, ce n'est pas comparable", détaille Jean-François Royer.
Les balbutiements de l'électrique
L'avion électrique peut aussi présenter une amélioration en termes de décarbonation du secteur. Voler à bord d'un appareil électrique certifié est déjà "une bonne première étape", selon Anthony Landemaine.
"Le tout électrique, on en est qu'aux balbutiements pour l'instant, ça concerne des avions avec des masses peu importantes. On est plus sur des avions de 20 à 25 places", nuance-t-il.
Pour les avions plus massifs, comme les avions de ligne, "c'est surtout l'hydrogène qui est envisagé, par exemple chez Airbus", complète l'instructeur.
L'adoption du Velis Electro par quelques aéroclubs français est donc un premier petit pas sur le long chemin que doit parcourir l'industrie aéronautique pour répondre à l'objectif des compagnies aériennes mondiales d'atteindre zéro émission de CO2 d'ici à 2050.