Le géant suédois de l'ameublement devait s'implanter au Mans en 2017. C'était en tout cas le souhait exprimé par le patron d'Ikea France en 2014. Aujourd'hui, les travaux de la future zone commerciale de Béner, partagée entre les communes du Mans et d'Yvré-l'Évêque, sont au point mort.
Le magasin à l’enseigne bleue et jaune avait prévu de s’installer sur la future zone commerciale de Béner, dont la création avait été validée en septembre 2014 en commission départementale d’aménagement commercial.
Le projet est porté par la SNC Bénermans. Une société dont le principal actionnaire n'est autre que Claude Hervé, le propriétaire du Leclerc des Fontenelles au Mans, un centre commercial qui doit aussi déménagerà l'avenir pour occuper cette future zone.
Pourtant, en juin 2017 : pas d'engins de chantier, pas de terrassement, le projet semble à l'arrêt et ne pourra, de toute façon, pas se faire dans les délais prévus par ses promoteurs.
Il faut dire que cet ensemble commercial a soulevé de nombreuses polémiques depuis l'annonce de sa création : les commerçants du centre-ville du Mans, en premier lieu, voient d'un très mauvais œil l'arrivée d'une nouvelle offre commerciale en périphérie, les alentours du la capitale sarthoise étant déjà saturés de zone d'activité.
Un collectif d'opposants, formés par des riverains, des écologistes et des citoyens, baptisé Béner,un autre avenir, a multiplié les actions et les recours en justice pour stopper ce projet, jugé inutile.
Joint par téléphone, Jean-Claude Quervillle, un des animateurs de cette fronde anti-Ikea, annonce que son association a déposé un recours contre les permis d'aménagement du projet. Un nouveau recours, portant sur les obligations de respect de la loi sur l'eau, va lui aussi être porté dans quelques jours devant le tribunal administratif de Nantes.
Tant que les recours ne sont pas tous purgés, nous espérons que les travaux ne commenceront pas.
Jean-Claude Querville, Association Béner, un autre avenir
Hier, jeudi 29 juin, le conseil communautaire du Mans Métropole a prolongé dans le temps une convention qui le lie au promoteur. Il s'agit du permis d'aménagement, qui porte sur les aménagements routiers nécessaires à la desserte de la zone, qui a été reporté au 1er juillet 2024.
Preuve que le dossier s'enlise, la majorité s'est fractionnée hier au moment du vote : les élus communistes, notamment, se sont abstenus.
Dans une interview accordée l'an dernier à nos confrères de France Bleu Maine, l'homme d'affaires Claude Hervé, qui est à l'origine de ce projet, prévoyait déjà des retards dans la mise en œuvre du chantier :
Il faudra encore de nombreuses autorisations à l'avenir. Vous savez, un tel projet, ça met en moyenne douze ans à se concrétiser. Ça fait sept ans que nous travaillons dessus... Il faudra bien encore quatre ou cinq ans.
Claude Hervé, dirigeant de la SNC Bénermans