Moins polluant que le moteur thermique, meilleur marché que l'hybride, l'hybride léger 48 volts commence à arriver en série et peut aider à réduire les émissions de CO2 des automobiles.
Le principe est d'équiper un moteur thermique classique d'un puissant alternateur-démarreur qui l'épaule ponctuellement, gains de consommation de carburant à l'appui. Ce système a été inauguré en série notamment par Renault et le groupe Volkswagen, et plusieurs fournisseurs en montreront des applications au salon de Francfort qui ouvre ses portes demain. Il s'agit d'une technologie "en plein boom" commercial, avec un carnet de commandes qui déborde, se réjouit Laurent Guilloit, directeur de l'usine de l'équipementier Valeo à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), spécialisée dans les "boîtiers de puissance", composants électroniques à la base de cette solution. Une aubaine en période de "dieselgate". "Le diesel émet moins de CO2 que l'essence, donc le transfert vers l'essence impose aux constructeurs d'être plus performants", explique à l'AFP Guillaume Devauchelle, directeur de l'innovation chez Valeo.
L'électrification constitue l'un des moyens les plus efficaces de réduire consommation et émissions, comme le prouve le succès du japonais Toyota qui, 20 ans après avoir lancé sa première Prius, revendique plus de 10 millions d'hybrides (essence-électricité) vendues en cumul. Mais ces voitures s'avèrent plus lourdes et chères à l'achat qu'une auto à seul moteur thermique, de l'ordre de plusieurs milliers d'euros. Alors que le surcoût du 48 volts n'est que de quelques centaines d'euros. "Les hybrides légers 48 volts (...) pourraient réduire les émissions de CO2 de jusqu'à 15%,
Réduire le CO2
la réduction du CO2 s'avère nécessaire d'ici 2021, quand les constructeurs devront respecter une moyenne de 95 g/km au sein de leur gamme européenne. "En 2025, environ un véhicule neuf sur cinq dans le monde sera équipé d'un système de traction 48 volts", assurait en juin le responsable des véhicules hybrides de Continental, Rudolf Stark. Valéo qui revendique la première place mondiale des alternateurs avec quelque 30 millions d'unités produites par an, explique avoir bénéficié de son expérience depuis le début des années 2000 dans la technologie "stop and start" et se positionne sur ce marché.
Les "boîtiers de puissance" qui sortent de l'usine de Sablé ont vocation à se retrouver dans des automobiles commercialisées dans le monde entier. Ces assemblages sont élaborés dans une "salle blanche", un environnement pressurisé et filtré, pour éviter qu'une poussière ne s'infiltre dans les micro-soudures réalisées à un rythme effréné par des machines de pointe. Pas moins de sept millions de composants électroniques par jour sont montés dans cette usine. La proportion de pièces dédiées au 48 volts est encore faible, mais M. Guilloit table sur le fait que dans trois ans, son usine travaillera en grande majorité pour équiper des automobiles hybrides.