Comme en 2018, les Calaisiens se sont rassemblés devant les urgences de leur hôpital pour ne pas les voir disparaître. 200 personnes étaient présentes, mardi 15 juin, lors d’un rassemblement qui mêle à la fois la colère, la peur et l’indignation.
"Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone." 200 personnes ont répondu présent à l’appel de l’intersyndicale pour ne pas voir s'éloigner les Urgences davantage des métropoles. Tours et Le Mans pointent à une heure de Saint-Calais, un délai insoutenable en cas d’urgence.
Les habitants du bassin calaisien en ont bien conscience car le service des urgences ferme déjà de temps en temps. Des fermetures temporaires à la fermeture définitive, il n’y a qu’un pas que personne, ici, ne veut voir franchi.
En cas de fermeture, une équipe mobile d’intervention serait mise en place. Une solution dont ne veulent pas entendre parler les syndicats. "Car, si une urgence se produisait, les pompiers seraient chargés du transfert vers le centre hospitalier du Mans, explique Magali Métais, aide-soignante et responsable Force Ouvrière. Ils seraient bloqués au moins trois heures. Trois heures loin de Saint-Calais. D’autant qu’ici, ce sont des pompiers volontaires."
Double peine
Aussi, les urgences sont parfois le seul recours pour ceux qui n’ont pas de médecin traitant. Le bassin calaisien est un désert médical. "Nous manquons de spécialistes comme un dentiste par exemple. Et nos médecins sont vieillissants, celui de Bessé-sur-Braye va bientôt partir à la retraite", poursuit Magali Métais.
C’est d’autant plus incompréhensible pour les syndicats de fermer les urgences dans ce contexte. "Le projet, c’était de créer une maison médicale avec des médecins et professionnels de santé mais on n’arrive pas à les faire venir. Et malgré cela, on veut fermer les urgences qui restent le seul moyen de se soigner parfois", s’indigne Marc Gandon, secrétaire départemental FO Santé.
D’autres hôpitaux en danger
Le service des urgences de Saint-Calais n’est pas le seul menacé. Au Bailleul, près de Sablé-sur-Sarthe, même combat : le service des urgences du Pôle Santé Sarthe et Loir (PSSL) a fermé une nuit en mai puis une autre début juin.
Celui de Montval-sur-Loir, n’est pas en reste et risque aussi de disparaître. Il va voir partir son dernier médecin urgentiste prochainement. Un nouveau rassemblement, y est prévu vendredi 18 juin à 15 heures. Le 1er mai, plus de 300 personnes avaient répondu présent lors d’une première manifestation.