Les salariés de l'usine Hutchinson de Sougé-le-Ganelon dans la Sarthe sont en grève pour peser sur les négociations annuelles obligatoires au moment où le groupe Total leur actionnaire annonce un bénéfice net de 14 milliards d'euros.
"Sommes-nous les salariés pauvres de TotalEnergie ?" Les employés des usines Hutchinson, filiale du groupe pétrolier français, posent la question dans le tract intersyndical qu'ils ont distribué à l'entrée de l'usine de Sougé-le-Ganelon, dans le nord du département de la Sarthe, à quelques kilomètres d'Alençon.
La colère les a pris après que la direction générale leur a refusé le versement d'une prime de 550€ pourtant préconisée par le groupe Total. Les négociations annuelles commencent aujourd'hui, "nous réclamons des hausses de salaires qui sont au minimum à la hauteur de l'inflation et une reconnaissance de ce qui c'est passé pendant la crise sanitaire", indique Éric Pescheux, membre de l'intersyndicale CGT/CFDT/FO/UNSA.
La revendication porte sur 100€ par salarié au minimum et le versement de la fameuse prime ! "La prime a été perçue par 60 000 personnes dans le groupe, nous sommes les seuls à avoir reçu un refus alors que le groupe fait des bénéfices".
50 à 80% des personnels, selon les équipes, ont débrayé ce jeudi, signe de la mobilisation des salariés. Eric Pescheux travaille ici depuis 22 ans, c'est la première fois qu'il constate une telle mobilisation. Une réunion doit se tenir dans l'après-midi avec la direction.
À Sougé-le-Ganelon, Hutchinson emploie 460 personnes en CDI et 60 à 100 intérimaires.
Dix-sept sites sont touchés par le mouvement de grève, Hutchinson, Paulstra ou Le Joint Français, toutes sociétés filiales de TotalEnergies.