Sarthe : la grogne des élus et des parents d'élèves concernant les 55 fermetures de la carte scolaire

L'inspection académique de la Sarthe a dévoilé jeudi 11 février son projet de carte scolaire pour la rentrée 2021/2022. Cette première mouture prévoit 55 fermetures de classes. En période de crise sanitaire et d'augmentation des inégalités sociales, des voix s'élèvent pour protester.

Des premières mobilisations de parents d'élèves commencent déjà à apparaître sur le territoire, comme à Villaines-sous-Lucé, où la fermeture d'une classe dans cette école rurale de 70 élèves attise la grogne.

" On se sent lâchés et puis un peu dans l'oubli. Pourquoi nos enfants n'auraient pas les mêmes droits et les mêmes chances ? ", s'indigne une mère d'élèves de Villaines.

Avec 55 fermetures annoncées et 34 ouvertures, l'inspection académique entend répercuter sur ses effectifs la baisse de la démographie scolaire attendue sur le département.

Le différentiel s'élève donc à 21 classes de moins par rapport à 2020, pour une population en baisse de 1 130 élèves.

Levée de boucliers immédiate des élus locaux, notamment en milieu rural, particulièrement touché avec 38 fermetures de classes.

On n'est pas encore sorti de l'épidémie que, déjà, on recommence : on parle de fermetures. C'était pourtant, peut-être, un bon moment à saisir pour un nouvel épanouissement dans l'Éducation nationale. On n'est pas fermé à la discussion mais, en tout cas, ce n'est assurément pas le bon moment.

Emmanuel Franco (LR), président de l'association des maires de la Sarthe

En milieu urbain aussi, les élus se sentent abandonnés. À Allonnes, en périphérie du Mans, classé zone prioritaire, trois classes devraient fermer à la rentrée.

La mairie tente de mobiliser les habitants, au travers d'une pétition citoyenne.

Nous avons mis en place des dispositifs, comme la Cité éducative qui est un élément de renforcement pour être aux côtés des enfants. Avec ça, c'est une partie du travail qui est remise en cause. Les élus d'Allonnes, avec les parents d'élèves et les enseignants, nous demandons à Madame la directrice académique qu'elle revoit sa copie.

Gilles Leproust, maire d'Allonnes

Dans les collèges et les lycées aussi, les moyens sont prévus à la baisse pour la rentrée prochaine.

Pour la députée socialiste Sylvie Tolmont, ce n'est pas envisageable. Elle a saisi en ce sens le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et demande, comme lors de la rentrée 2020, un moratoire sur les fermetures.

" Je dénonce également, s’agissant du second degré, la suppression de 17 postes en Sarthe malgré une augmentation du nombre d’élèves. Cette décision fait fi de l’engagement et des besoins exprimés par les différentes équipes éducatives. Elle va, très concrètement, dégrader les conditions du travail pédagogique, va conduire à surcharger les classes et, donc, nuire aux conditions d’apprentissage des élèves. "

De son côté, l'inspection académique de la Sarthe indique qu'il ne s'agit, pour l'instant, que d'un document de travail.

La carte scolaire n'est pas encore définitive et il y aura des ajustements. Mais nous avons perdu 1 130 élèves cette année dans la Sarthe. Les fermetures de classes répondent donc à des réalités démographiques. Elles ne perturbent en rien la continuité pédagogique.

Patricia Galeazzi, directrice académique de la Sarthe

La carte scolaire définitive sera entérinée ce jeudi 18 février lors du Conseil départemental de l'Éducation nationale.

► À voir le reportage de la rédaction de France 3 Maine

 

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