Il y a des métiers qui ne s'arrêtent jamais, même pendant les vacances ou la crise sanitaire. Sept jours sur sept, les aides à domicile sont sur le pont pour prendre soin des bénéficiaires. Un travail difficile, rémunéré au Smic, qui peine à séduire.
Maud Denis travaille dans le secteur de Sillé-le-Guillaume, au nord-ouest de la Sarthe. Trois fois par semaine, elle rend visite à Eliane, 82 ans. Une fois le pointage téléphonique fait, c’est parti pour 30 minutes chrono de toilette, de ménage et de vaisselle sans oublier les temps d’échange. Les gestes de Maud sont tendres. Le rythme soutenu ne lui fait pas perdre l’affection qu’elle porte aux bénéficiaires.
« Eliane pourrait faire sa toilette seule mais cela lui permet d’avoir de la compagnie d’autant que sa famille habite loin », indique Maud, aide à domicile.
Les tâches sont variées et parfois physiques. Seules, les soutiens à domicile ne peuvent pas faire appel à une équipe pour lever une personne par exemple. Et tous les bénéficiaires ne leur rendent pas la tâche facile.
Il y a de plus en plus de violence depuis quelques années. Certaines aides à domicile se font insulter de boniches par exemple. Mais la violence vient parfois des familles qui, pour un retard de cinq minutes, vont tomber sur la soignante.
Pénurie de personnel
Près de 500 aides à domicile travaillent pour Familles de la Sarthe. La structure aurait besoin de vingt personnes supplémentaires pour « souffler ». Pour inciter les candidatures, elles offrent une prime à l’embauche allant jusqu’à 600 euros.
Chaque jour, ses équipes doivent remplacer le moindre arrêt de travail car ce sont autant de plannings à combler. 10 aides à domicile d’urgence (ADU) se tiennent prêtes à intervenir en cas de besoin. Parfois, il faut faire appel aux familles. C’était le cas au plus fort de la crise sanitaire pour privilégier les soins.
Chaque jour, on vérifie que chaque bénéficiaire est bien couché et a reçu quelqu’un à son domicile. Si l’on ne trouve personne, on peut faire appel aux familles pour prendre le relais sur certains soins ou on réduit le ménage sur une autre mission pour une aide à la toilette ou au coucher qui sont plus importants.
Aide à domicile, un métier en tension car d’une part, il souffre d’un désintérêt et d’un manque de reconnaissance. Il est rémunéré au Smic. Et de l’autre, car la demande est de plus en plus forte. Le maintien à domicile se généralise « car l’accueil en structure représente un coût pour les familles », souligne Catherine Roberton,
Heureusement, l’été, la structure peut compter sur les étudiants du secteur de la santé en stage.