Après Tanguy de la Motte, c'est au tour de De Broc de revenir du Vendée Globe. Le skipper quimperois a amarré au port de Lorient à la mi-journée.
Bertrand de Broc a touché la terre ferme ce mercredi 7 novembre après deux semaines de compétition. Le skipper quimperois a amarré son bateau, marqué MACSF, à Lorient, son port d'attache. Il en était à son quatrième Vendée Globe.
Le 19 novembre, le skipper comprend que son carénage est très endommagé. Il prend alors la décision d'abandonner.
J’ai déjà eu la chance d’en finir deux, dont un classé
Le 6 novembre dernier, il espérait terminer la course dans les huit premiers.
C’est toujours décevant quand vous ne finissez pas un Vendée Globe.
L'amoureux de la mer n'en est pas pour autant dégoûté. A son arrivée, il a annoncé sa participation à la Transat Jacques Vabres, en 2017.
Le point sur le Vendée Globe à la 31e journée
Kito de Pavant, sauvé par un navire voisin, et Sébastien Josse, qui rallie la terre sur son bateau endommagé, sont les dernières victimes en date des mers froides et déchainées de l'Océan Indien dans lesquelles navigue l'essentiel de la flotte du Vendée Globe.
Sébastien Josse (Edmond de Rotschild) faisait route vers Perth en Australie, mercredi à la mi-journée, peu de temps après avoir annoncé son abandon dans le Vendée Globe dont il occupait la troisième place, a indiqué son équipe à terre.
"Sébastien n'a pas demandé d'assistance. Il va regagner la terre ferme seul", a précisé une porte-parole de Team Gitana. Le skipper français se trouve à environ 700 milles de sa destination qu'il devrait atteindre dans trois ou quatre jours.
Contrairement à celui de son compatriote Kito de Pavant, Bastide Otio, abandonné en mer, le bateau de Sébastien Josse est encore en état de naviguer mais pas de terminer son Tour du monde dans de bonnes conditions de sécurité.
La bateau de De Pavant, Bastide Otio, alors en 10e position au classement, avait été victime mardi matin d'un choc brutal avec un objet flottant non identifié (Ofni), entraînant une avarie de quille et une voie d'eau importante. Irréparable.
Chanceux, le marin héraultais a pu être récupéré au lever du jour (à 01h00 GMT/02h00 françaises) mercredi par le Marion Dufresne, navire ravitailleur des Terres antarctiques et australes françaises (TAAF) croisant à quelque 110 milles du lieu de l'incident.
"Ca a été dur de quitter mon bateau et de l'abandonner au milieu de nulle part", a raconté le skipper depuis son refuge qu'il ne devrait pas quitter avant son retour à la Réunion, sa base, dans trois semaines.
"C'était sinistre de voir le bateau dans cet état. J'en ai chialé pendant 24 heures. Je suis moralement à plat mais c'était la seule solution. Ça devenait trop dangereux pour moi...", poursuivait-il, lors de la vacation radio de la mi-journée, après avoir quitté son Bastide Otio où l'eau commençait à dangereusement monter. Chanceux dans son malheur, perdu dans des eaux à 5° agitées de gros creux, De Pavant a profité de la proximité du Marion Dufresne qui ne croise que quatre fois par an dans la zone.
"On a une pensée forte pour lui et le bateau, triste fin", a commenté Jean-Pierre Dick dont Bastide Otio était l'ancien Virbac-Paprec 3 et qui navigue lui-même en 7e position dans "une mer très chaotique, assez hachée, depuis 48 heures".
Le sort de Thomas Ruyant incertain
Sébastien Josse (Edmond de Rotschild), plus avant dans la course dont il occupait la troisième place, a pu lui, jusqu'à présent, se débrouiller sans assistance mais a malgré tout décidé de renoncer à terminer son Tour du monde. Accidenté lundi matin, alors qu'il naviguait par gros temps -40 noeuds de vent et 8 mètres de creux- au sud de l'Australie, le Niçois avait mis la course entre parenthèses pour rester à l'abri.
Grâce à une accalmie météo, Josse a en effet pu faire un état des lieux des dégâts sur son foil bâbord et a constaté que les réparations envisageables ne lui permettraient pas de tenir encore les 15.000 milles qui restent à parcourir.
"Ce n'est pas évident de s'arrêter", a reconnu le marin, "mais on est passé à côté de la correctionnelle. On a essayé de continuer mais les solutions n'étaient pas viable pour terminer le parcours. Mon bateau n'est plus à 100% coté sécurité".
"Quand tu fais le Vendée Globe, tu sais que quotidiennement tu auras des interventions à faire sur le bateau. Mais il faut que cela s'arrête aux pansements... je suis infirmier, pas chirurgien", avait expliqué le skipper, avant de constater l'ampleur des dégâts.
Edmond de Rotschild fait route vers Perth ou Adélaïde (Australie), la terre ferme la plus proche (700 milles) qu'il devrait atteindre dans trois ou quatre jours.
Dans le même temps, l'incertitude était encore de mise sur le sort de Thomas Ruyant (9e/Le souffle du Nord). Victime comme de Pavant d'une voie d'eau, le marin n'avait pas encore décidé de son avenir à la mi-journée et n'excluait pas de pouvoir poursuivre la course après avoir colmaté la brèche, sous des vents de 30 à 40 noeuds.