Un restaurant qui n'a rien à proposer, pour symboliser un hôpital qui perd ses services, c'est l'action qui a été mise en place le temps d'un week-end par des habitants du sud-Vendée pour défendre l'hôpital de Luçon, de plus en plus menacé selon eux.
Quelques tables et des chaises, un petit buffet avec de quoi grignoter, c'est le menu proposé par le "restaurant de proximité éphémère". La carte est assez humoristique avec un menu du jour composé de "gaspacho de doliprane, coquille d'escargot sur son lit de salade, blabla arrosé de coulis de
promesses"....
Un hôpital de moins en moins attractif
C'est l'association des usagers pour la défense du service public du Pays de Luçon qui est à l'initiative de cette animation, place des Acacias à Luçon. L'ADSPL multiplie les actions depuis quelques années pour dénoncer la désagrégation de l'hôpital local. Cela a commencé avec la fermeture régulière du service des urgences, la fermeture de lits, celle du service des soins de suite de rééducation fonctionnelle puis du bloc opératoire...
"L'hôpital devient de moins en moins attractif", déplore Evelyne Deluze, la présidente de l'association qui ne peut que constater que l'on manque de praticiens pour venir travailler dans les services.
"Il faut qu'ils se posent la question du pourquoi ils ne trouvent pas d'équipes, dit-elle. La population elle, a besoin de ces services"
Hôpital de proximité
Ce qui inquiète également l'association, c'est l'annonce d'une évolution vers l'appellation "d'hôpital de proximité". Derrière ce label, craint Evelyne Deluze, se cache une poursuite de la dégradation de la situation.
"A terme, il pourrait ne plus y avoir que de la gériatrie" redoute-t-elle.
Par manque de possibilités sur Luçon, les habitants du sud-Vendée se tournent vers l'hôpital de La Rochelle, déjà saturé ou celui de La Roche-sur-Yon. "Ils vont là où ils peuvent, constate Evelyne Deluze. On a discuté avec des gens qui nous ont dit renoncer à se soigner."
►Voir le reportage de Quentin Carudel, Damien Raveleau et Nicolas Guilbaud.
Une pétition pouvait être signée sur place par les habitants. Elle a déjà recueilli 1000 signatures et plus de 500 pour sa version en ligne.