Une nouvelle manifestation des opposants à la construction d'un port de plaisance a eu lieu ce dimanche 6 octobre à Brétignolles-sur-mer en Vendée. Les participants dénoncent une catastrophe environnementale.
Près de 2 500 personnes, selon les organisateurs, se sont retrouvées ce dimanche pour dire non au projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-mer.
L'appel avait été lancé par Surfrider Foundation Europe, La Vigie et Demain Brétignolles. Le premier rassemblement a eu lieu en fin de matinée sur la plage. Il a réuni environ 1 500 personnes qui ont brandi de nombreuses pancartes comme "A qui profite le port ?" ou encore le mot-clé #balancetonport, titre de la manifestation. Elles ont aussi formé un "SOS" visible du ciel.
Un appel a été lancé pour un nouveau rassemblement devant la préfecture de Vendée le samedi 19 octobre prochain.
► Le premier rassemblement sur la plage
"Il faut sans doute passer la vitesse supérieure"
Les opposants se sont ensuite rassemblés à 500 mètres de la plage sur un terrain privé pour écouter différentes prises de paroles. Parmi les présents, des élus entre autres d'Europe Ecologie Les Verts, un agriculteur, et Julien Durand (figure de la lutte dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes) pour qui "il y a une résistance qui s'installe et c'est bon signe"."Il faut sans doute passer la vitesse supérieure" mais il note que la mobilisation est déjà forte pour lui par rapport aux début du mouvement à Notre-Dame-des-Landes. "En 2001, nous n'étions que 500 pour la première mobilisation contre le projet d'aéroport".
Des membres d'associations qui militent pour la protection des océans étaient là aussi comme Surfrider Foundation ou Sea Sheperd.
Soutiens politiques
Parmi les soutiens politiques, il y a celui de l'euro député Europe Ecologie Les Verts Yannick Jadot qui qualifie le projet de port de plaisance de "projet destructeur du littoral". La conseillère régionale écologiste Lucie Etonno parle elle d'un "projet d'un autre temps" et d'un "non-sens écologique".Tout mon soutien à celles et ceux qui se mobilisent aujourd’hui à #Brétignolles contre un projet destructeur du littoral https://t.co/szDUJ0Usww
— Yannick Jadot (@yjadot) October 6, 2019
Impressionnnant d'intervenir devant plus de 2000 personnes déterminées, ensemble autour de la Vigie nous arrêterons les travaux du #port de #Brétignolles projet d'un autre temps pic.twitter.com/NyDfmfvdr2
— Lucie Etonno (@LucieEtonno) October 6, 2019
ZAD de la dune ?
"C'est bien gentil la kermesse mais ce n'est pas ça qui va faire bouger les choses". Cette phrase entendue sur place résume l'intention d'un groupe de manifestants qui ont décidé en début d'après-midi d'investir une ferme à proximité du projet. Elle a été vendue à la mairie par l'ancien propriétaire."ZAD partout" a été inscrit sur la façade du bâtiment en référence à la Zone A Défendre de Notre-Dame-des-Landes. Pour l'un des manifestants, "ceux qui vont dans le domaine juridique, on les respecte. Mais toutes les luttes ont été gagnées dans la radicalité, y compris Notre-Dame-des-Landes. Avec 50 recours, ce sont les zadistes qui ont freiné physiquement les travaux".
Une banderole avec l'inscription "ZAD de la Dune" a été installée sur place. Pour combien de temps ?
Des incidents
Dans un communiqué, l'assocation Surfrider Foundation évoque le fait que "des incidents isolés et externes à l'organisation de l'événement ont eu lieu en marge de la manifestation". Elle précise qu'elle "s’oppose à toute forme de violence, de dégradations et incivilités et condamne donc fermement ces incidents".Historique
Porté initialement par Christophe Chabot, le maire de la commune devenu président de la communauté de commune, le projet de port à Bretignolles-sur-mer a été lancé en 2003. Il a été retoqué en 2012 après une enquête publique. Remanié, il a été validé par l'actuel préfet de Vendée cet été.Les premiers travaux ont commencé cette semaine. Le projet se concrétise mais il est toujours autant contesté par les opposants.
Si le maire rappelle qu'il a obtenu les autorisations des services de l'Etat, la situation est loin d'être apaisée. Le maire était absent de la commune ce dimanche, se disant menacé de mort.
► Le point sur le dossier du port de plaisance