Au marché de Noël de Strasbourg, un couple propose à la vente une multitude de produits en bocaux, fruit de leur engagement pour donner une seconde vie aux vergers abandonnés du piémont des Vosges. Un article rédigé dans le cadre du partenariat entre France 3 Grand Est et Strasbourg Capitale de Noël.
Au pied de la cathédrale, un chalet du marché de Noël de Strasbourg empli de bocaux expose à la vue des passants ses produits locaux et engagés. Il s’agit du chalet d’Agnès Divoux et son mari, un couple à la tête de l’Arbocal, une conserverie engagée dans la préservation des vergers vosgiens. Sur ce stand, tous les produits proviennent de vergers du piémont des Vosges, que leurs propriétaires ne peuvent plus entretenir, ou d’invendus fournis par des maraîchers locaux. Une manière de limiter le gaspillage alimentaire, tout en protégeant l’écosystème des vergers, véritable abri de biodiversité.
Lancer une conserverie, un projet engagé
Après des années passées dans une société de production, Agnès Divoux a mis un clap de fin sur sa carrière dans l’audiovisuel pour s’adonner à une nouvelle activité, plus engagée. Par la fenêtre de sa maison à Weiterswiller, elle voyait quotidiennement les vergers laissés à l’abandon aux abords de sa commune. « J’avais dans l’idée depuis longtemps de faire quelque chose pour les vergers du piémont des Vosges, sans avoir d’idée précise au début », explique-t-elle.
« J’ai dit à mon mari que je souhaitais ouvrir une conserverie, et il a eu la mauvaise idée de dire oui »
Agnès Divouxcréatrice de la conserverie L'Arbocal
C’est en 2021, soutenue par son mari, qu’elle a finalement sauté le pas et décidé de se former pour lancer sa conserverie. "J'ai dit à mon mari que je souhaitais ouvrir une conserverie, et il a eu la mauvaise idée de dire oui", plaisante-t-elle depuis son chalet place de la Cathédrale. Tous deux sont aujourd’hui engagés dans l’activité de l’entreprise, qui produit près de 30 000 conserves par an.
Pour s’approvisionner en fruits et légumes, Agnès Divoux et son mari ont mis en place un système de partenariats avec les propriétaires de vergers, souvent trop âgés pour les entretenir, ainsi qu’avec des maraîchers des Vosges du Nord. En contrepartie des fruits et légumes récoltés, ils rémunèrent les partenaires et s’engagent à entretenir leurs vergers, en taillant les branches cassées ou abîmées, en les débarrassant du gui ou encore en remplaçant les arbres morts.
Les vergers, écrins de biodiversité
Selon la chambre d’Agriculture, " les vergers haute tige sont un espace vital aussi bien pour les espèces animales encore fréquentes que pour celles qui sont menacées. Plus de 1000 espèces d’insectes, d’arachnides et de myriapodes ont été dénombrées dans les vergers ". En nouant des partenariats avec les propriétaires des parcelles, l’Arbocal s’engage à entretenir les vergers vosgiens, et ainsi à protéger la biodiversité qui s’y abrite.
Du piémont des Vosges au marché de Noël de Strasbourg
Dans leur chalet au pied de la cathédrale, Agnès Divoux et son mari proposent durant toute la durée de Strasbourg Capitale de Noël leurs produits aux passants, touristes ou strasbourgeois. Après une première expérience au marché de Noël de Strasbourg en 2023, ils ont décidé de renouveler leur présence en 2024. « Ce qui est chouette, ce sont les rencontres avec les locaux, qui découvrent des artisans au marché de Noël de Strasbourg, mais aussi des touristes qui prennent plaisir à découvrir ce qu’il y a de local sur le marché », explique-t-elle.
Et pour prolonger le plaisir, Agnès a trouvé une nouvelle utilité à une espèce végétale toxique pour les arbres fruitiers, mais très appréciée durant les fêtes de fin d’année : accrochées à son chalet, deux branches de gui font le bonheur des amoureux qui s’embrassent en passant sous les feuilles, participant, sur fond de cathédrale et d’odeurs sucrées, à la magie de Strasbourg Capitale de Noël.